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Accaparement foncier au Brakna : un  » intouchable » cadastre illégalement 1665 ha à Tessem.

Au village de Tessem relevant de l’arrondissement de Dar El Barka , dans la wilaya du Brakna un intouchable s’est livré à une opération rocambolesque d’accaparement illégal des terres arables appartenant à des communautés issues de plusieurs villages des localités de Tessem, Fethy , Bangué , Thiélaw, Oulad Mansour, Oulad Seyid, Taguinit… Depuis les années 90 une nouvelle catégorie de seigneurs terriens venus dans un contexte de répression des riverains du bassin sud du fleuve, profité de la résignation des ayants droits pour faire main basse sur les espaces cultivables appartenant à des propriétaires traditionnels expropriés sans autre forme de droit. Le village de Tessem pris à partie par un exploitant qui a érigé un cadastre sur 1665 ha, foulant au pied le code foncier mauritanien qui dispose que toute attribution foncière dépassant 20 ha doit faire l’objet d’un acte dérogatoire de l’Etat. Or le cas du Sieur Sidi Mohamed Ould Ghastalani semble être bien une exception. De 20 ha il y a quelques années, l’homme est passé à la vitesse « robotique » pour se retrouver aujourd’hui à 1665 ha au cœur des terres collectives, fermant au passage l’espace vital des localités citées mais aussi des points d’accès vers les endroits de pâturage qu’il grillagea hermétiquement. Intraitable et disposant du soutien de la chaine du commandement administrative et sécuritaire, les populations ont usé de tous les recours légaux pour tenter de recouvrer leurs droits, en vain. Elles ont adressé des lettres à tous les échelons administratifs (local, régional et central) pour se tourner en dernier ressort vers la primature et à la présidence. Toutes ces correspondances argumentées et illustrées par des preuves n’ont obtenu à aucune réponse. Des tentatives de dialogue pour des solutions à l’amiable n’ont pas abouti à convaincre l’homme fort à restituer le domaine foncier aux populations, leurs sources vitales. La situation est très sensible dans cette zone où des chasseurs de terres ayant pignon sur rue exproprient de paisibles habitants au nom d’une réforme foncière deux poids deux mesures sans le moindre titre d’exploitation que d’être une haute personnalité affairiste, tribale ou un col blanc « impassible » de toute poursuite judiciaire. D’ailleurs les populations qui ont porté cette affaire devant la justice commencent à s’interroger sur le silence troublant qui entoure l’autorité judiciaire qui a été saisie de ce dossier. Aucune instruction relative à ce sujet n’a été engagée pour se prononcer sur ce que les populations qualifient de violation manifeste de leurs droits à exploiter leurs propres terres. Les ayants droits seront à leur grande désolation déguerpis des lieux alors qu’ils avaient aménagé un projet financé par la coopération Italienne deux ans auparavant au profit des habitants regroupés en coopératives. A la fin ce projet les populations sont surpris de l’arrivée d’un homme bien introduit qui débarqua à l’improviste armes et bagages pour s’imposer comme le nouveau maitre des lieux. Prenant leur mal en patience des années durant, les habitants sont réduits à trimer comme des fourmis sur des lopins de terre rares pour survivre. Reclus à quelques mètres de leurs villages transformés en Ghettos. A ce stade, l’imperturbable patriarche du foncier gère le domaine au mépris de pauvres agriculteurs sans défense qu’il envoya se promener dans les couloirs d’une bureaucratie aux ordres et qui se moque de la misère des victimes surtout si elles résident en zones conquises !

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