Dans une crise des nerfs, Aziz tire sans discernement…
À la manière d’un pharaon dans son égoïsme et son narcissisme, Mohamed Ould Abdel Aziz est apparu devant le tribunal en attaquant tout le monde sans exception, utilisant des expressions acerbes et des descriptions acérées . Il s’est autoproclamé comme étant le seul réformateur que la Mauritanie ait connu, accusant tous les autres d’être noyés dans la corruption et le sabotage.
Un récit d’erreurs majeures
L’une des plus grandes maladresses de l’ancien président a été son long récit truffé de détails sur des entretiens privés avec des personnalités qui avaient tenté, selon lui, de l’aider à échapper aux accusations. En révélant ces discussions confidentielles, il a violé le principe de discrétion (le code moral de la confiance), une démarche qui pourrait désormais dissuader quiconque de s’entretenir avec lui, par crainte que ses propos ne se retrouvent exposés lors d’une audience judiciaire. Ainsi, Aziz a dévoilé des discussions privées avec le jeune professeur Ould El Haritani, le député Songot Ousmane, et l’homme d’affaires El Damin Ould Mohamed Askar. Cet acte a semé l’inquiétude parmi ses alliés les plus proches et ses défenseurs, qui craignent aujourd’hui qu’il ne révèle leurs secrets, si ce n’est maintenant, peut-être demain dans une prison à Dar Naïm ou ailleurs. Plus grave encore, Aziz a admis ouvertement s’être livré à des pratiques d’écoute et d’enregistrement secrets , déclarant devant le tribunal : «Ceci est documenté et enregistré». Ce penchant pour la surveillance a également marqué son régime lorsqu’il avait diffusé des enregistrements privés de diverses personnalités.
Attaques tous azimuts
Parmi ses propos les plus controversés et ses attaques incohentes , on peut citer celle portée contre le président et père fondateur feu Mokhtar Ould Daddah, l’accusant d’avoir contracté un prêt de 75 millions de dollars qui aurait plongé la Mauritanie dans des crises économiques majeures. Aziz s’est présenté comme celui qui a “rectifié ces erreurs”, niant toute dette comparable sous son régime.Il a accusé les parlementaires en qualifiant tous les députés de “corrompus”, n’épargnant pas la justice, notamment les juges, qu’il a traités d’incompétents et d’avoir abusivement manipulé la Constitution. Aziz a aussi dénigré les médecins mauritaniens, les comparant à de simples “bouchers”. Il a vilipendé toute la presse et les blogueurs en traitant, de “mercenaires”, y compris ceux qui lui avaient exprimé du soutien. Sans s’arrêter là, et fidèle à ses habitudes il chargé les poètes des mêmes médisances que depuis ses années au pouvoir.Quand aux étudiants des mahadras , il les a tenus pour responsables des défaillances du système éducatif et universitaire. A l’endroit des avocats , Il a affirmé qu’ils étaient “corrompus”. Il a poursuivi sa litanie d’attaques contre la police qu’il a accusée de violer la loi et d’agir par “obéissance aveugle”.Les nations étrangères figurent dans son plan d’attaques à l’instar la Chine qui apparaît a ses yeux comme la “dernière dictature à parti unique”. Alors que la France, le Maroc, le Qatar et le Sénégal sont l’incarnation du mal. Dans ce torrent de critiques, il pris à partie l’erudit Cheikh Dedew a qui il prêté une fatwa relative à des fonds supposés douteux.Aziz n’a pas raté ses alliés et soutiens dont Sidi Ould Mohamed Khouna, l’un de ses partisans les plus notoires .
Un signe de faiblesse profonde
Selon plusieurs observateurs, ces attaques généralisées reflètent une fragilité psychologique et un effondrement moral chez Mohamed Ould Abdel Aziz. Sa manie de répéter : «Ce n’est pas une faiblesse de ma part», trahit au contraire un état d’esprit désorienté, marqué par une tentative désespérée de détourner l’attention sur ses responsabilités. En somme , Mohamed Ould Abdel Aziz semble pris dans une spirale destructrice, où il attaque tout et tout le monde pour échapper à ses propres actes. Mais ses déclarations, loin de convaincre, ne font qu’aggraver son isolement et affaiblir sa position. S’il persiste dans cette voie, il pourrait bien finir par s’accuser lui-même. Par :
Mohamed Mahmoud Al-Houssein Al-Har