Nouakchott toujours à sec : la SNDE promet sans convaincre

Alors que Nouakchott traverse l’une des pénuries d’eau les plus graves de son histoire récente, les réponses de la Société Nationale de l’Eau (SNDE) peinent à rassurer. Depuis plus d’une semaine, les robinets restent à sec dans la capitale, et si l’entreprise publique évoque des avancées dans les travaux, son discours reste marqué par un flou persistant.

Mohamed Lemine Ould Moustapha Saleck, conseiller technique du directeur général de la SNDE, a indiqué que l’installation d’une nouvelle station de filtration de limon est « presque achevée », sans toutefois fournir de date précise de mise en service. Initialement attendue pour le 30 juillet, cette station, censée atténuer les effets d’un envasement record, a vu sa livraison retardée par des « problèmes d’exécution » de l’entreprise chinoise en charge du projet.

Malgré des propos se voulant rassurants, le responsable s’est contenté d’évoquer un retour à la normale « dans les prochains jours », sans davantage de précisions. Une communication vague qui laisse les habitants dans l’expectative.

Le phénomène d’envasement évoqué par la SNDE, avec des niveaux de turbidité atteignant 2400 NTU – un pic inédit depuis la création du système d’Aftout Essahili – sert d’explication technique. Mais au-delà des causes, c’est l’absence de transparence sur les délais et les solutions concrètes qui suscite frustration et colère.

Pendant ce temps, la crise s’aggrave. Dans certains quartiers, la tonne d’eau est devenue un luxe, s’échangeant à des tarifs record. Des familles, démunies, tentent tant bien que mal de s’approvisionner, dans un contexte climatique particulièrement éprouvant.

Face à cette situation critique, le flou des annonces officielles entretient l’incertitude. Sans calendrier clair, ni communication régulière, la SNDE peine à convaincre, et la population attend toujours des réponses concrètes à une urgence devenue insoutenable.