Prévention de la radicalisation et lutte contre l’extrémisme violent : les femmes en première ligne du programme P4P

Un Atelier de Réflexion sur le Rôle de la Femme dans la Prévention de la Radicalisation et la Lutte Contre l’Extrémisme Violent au Sahel s’est tenu du 24 au 25 juillet 2019 à l’hôtel Mauricenter de Nouakchott sous le thème « le Rôle de la Femme dans la Prévention de la Radicalisation et la Lutte contre l’extrémisme violent ». Ont pris part à cette rencontre rare en son genre, 34 femmes issues de la société civile, dont des leaders féminins s des milieux de l’entreprenariat. Cet atelier avait pour objectif d’accroitre la capacité des actrices à appréhender le rôle des diffèrent membres de la société dans la prévention de l’extrémisme violent, en mettant l’accent sur les facteurs incitatifs, attractifs et la résilience des initiatives féminines faces à l’extrémisme violent. A l’ouverture de cet atelier, Aicha War représentante du programme pays du programme P4P pour la paix en Mauritanie a situé les enjeux et objectifs de l’Atelier, le rôle des différents acteurs impliqués dans cette rencontre ainsi que les efforts à mener pour la prévention du phénomène de l’EV au sahel en général et en Mauritanie en particulier. Elle a aussi invité les participants à approfondir la réflexion autour de cette problématique en vue d’une meilleure compréhension de ce phénomène en le diagnostiquant pour lui trouver des solutions. Compte tenu du nombre important de la population féminine « il est inconcevable que seuls les hommes soient en première ligne pour endiguer ce phénomène » lance-t-elle. A ce titre, cette thématique trouve toute sa pertinence. Pour sa part son Excellence l’Ambassadeur Michael Dodman a déclaré que « c’est un grand plaisir de procéder ce jour à l’ouverture officielle de cet atelier de réflexion sur l’influence genre et le rôle de la femme dans la prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent en Mauritanie et au Sahel. Tout en soulignant que l’’objectif est de créer un espace de partage des connaissances et de dialogue.
Durant deux jours de débats, d’échanges et de réflexion, approfondie, les femmes ont abordé des questions de fond liées à cette problématique. Victimes potentielles et soumises à toutes sortes d’influences et de pression, les femmes sont des cibles privilégiées pour les groupes extrémistes qui font d’elles des « relais » de leur ^propagande et des agents au service de leur cause.
Pour appréhender le rôle de la Femme dans la Prévention de la Radicalisation et la Lutte Contre l’Extrémisme Violent au Sahel plusieurs dimensions du sujet ont été mises en parallèle en rapport avec le contexte actuel que vivent les pays du sahel qui font face à une propagation de certains courants fanatiques radicaux pouvant pousser à l’extrémisme violent. Les femmes et les jeunes et même les enfants ne sont à l’abri de ce phénomène dangereux qui gagne du terrain. Parmi les causes abordées figurent la pauvreté, l’ignorance ainsi que plusieurs facteurs attractifs et incitatifs. Les femmes vivant en situation de précarité, d’abandon, de détresse sont des cibles potentielles pour les groupes extrémistes à la recherche de nouvelles « recrues ». Les femmes peuvent être des actrices directes comme elles peuvent jouer le rôle de complices. Elles sont les principales victimes de ce fléau qui gangrène le sahel. Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’engagement des femmes dans la nébuleuse de l’EV est une sorte de « bombe à destruction massive ». Le nombre de femmes parmi la population carcérale dans certains pays du sahel présumées auteurs d’actes à caractère terroriste ou complices de faits liés à ce genre et détenues pendant de longues années sans jugement a atteint des chiffres élevés. Avec la prolifération de mouvements Islamistes violents dans le sahel au Mali , au Niger , au Nigéria , au Burkina etc , avec leurs lots d’atrocités , les femmes enlevées , violentées ayant survécu à ces épreuves ont du mal à être acceptées par la société si elles ne deviennent pas tout seulement des parias sans vie , ni dignité quand bien même elles ne sont pas responsables de leurs malheurs. L’analyse et les études de cas sur ce phénomène femmes / EV a permis de dégager des approches sociales, économiques, psychologiques, politiques pour d’une part cerner ces questions et d’autre part trouver des solutions en vue d’atténuer les facteurs de risques qui exposent les femmes au basculement dans la radicalisme et partant à l’EV. A l’issue deux jours d’intenses débats, des recommandations pertinentes ont été formulées par les différents panels en vue de servir de base pour tout plan d’action dans la prévention et la lutte contre contre l’EV en Mauritanie et au sahel.

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