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Ghazouani : entre l’urgence préventive et l’engagement programmatique

En homme averti, Mohamed Ould Ghazouani doit faire sien l’aphorisme « gouverner c’est prévenir » Le militaire qu’il fut mesure certainement ce que vaut la prévention dans la mise en échec d’éventuels dangers ; surtout si des signes précurseurs commencent à parler d’eux-mêmes. Bien malin est celui qui sait déjouer les tours des proches. Car les conspirations viennent le plus souvent de là. Ghazouani a –t-il besoin de retourner mille fois la pensée pour comprendre que les meilleurs amis d’hier peuvent se transformer en pires adversaires. Notamment quand la situation change. L’histoire des coups perfides renseigne que le pouvoir ne se partage pas. Celui qui vous a installé sur le trône, sait aussi comment vous y éloigner. Grandes sont les tentations de retour de celui qui pense qu’en vous cédant son fauteuil, vous devez vous garder de lui résister. Suffisant pour dire que le nouvel homme fort du pays a du pain sur la planche. Le premier coup de semonce a déjà retenti autour de lui avec le retour de celui qui a parrainé son arrivée au pouvoir. C’est un secret de polichinelle de dire que l’ancien président Aziz est déjà nostalgique d’un pouvoir qu’il a quitté il y a seulement quelques mois. Et qu’il a mal avalé l’amère pilule d’être désavoué par ceux qui hier lui faisaient des courbettes et de se voir vertement sermonné par son dauphin complément affranchi de son ombre. Il y a de quoi tomber des nues ! Et entonner en sourdine le vers du poète et « si le temps revenait ». Ghazouani n’a d’autre choix que de renforcer sa forteresse, d’être sur le qui-vive pour sécuriser la citadelle avec ses hommes de confiance. L’urgence des premiers mois de son mandat est de faire de la prévention sur le front intérieur et extérieur qui consiste à se prémunir contre les complots intérieurs mais aussi parer aux éventuelles intrusions de groupes incontrôlés. Déjà le contexte est très fragile pour être à l’abri du danger. L’accumulation de toutes sortes de facteurs à risque impose de redoubler de vigilance et d’anticiper sur les événements. Ce combat préventif a bien commencé pour Ghazouani qui a vite fait de remanier les commandements et d’intensifier le mouvement des troupes sur les frontières. Ses déclarations de va- t- en guerre contre le terrorisme et ses appels à une coordination régionale plus soutenue et mieux équipée ont fait échos jusqu’aux nations-unis lors du forum sur la paix et la sécurité de Dakar mais aussi sur la rencontre de l’omvs au Mali. Le président Ghazouani s’est taillé l’image d’un leadership incontournable au point de ravir la vedette à son prédécesseur comme pour adresser un message à ceux qui pensent qu’il est un simple sous-fifre. L’homme a su placer la dragée haute dans les tribunes pour forcer l’estime des leaders du monde en éclipsant son prédécesseur. C’est là une autre guerre qui a commencé. ( A suivre…)

ADR

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