Changement de régime : de la tôlerie à la peinture !
Les lampions se sont-ils éteints au sein du landerneau politique où depuis l’arrivée de Mohamed Ould Ghazouani majorité et opposition semblent observer un calme plat. Le seul sujet qui avait nourri les débats -et quels débats – portait sur la décennie de l’ex- président Aziz, avec ses nombreuses casseroles qui ont retenti dans la chambre parlementaire pour se propager dans les rues et salons. L’opinion s’en est régalée à cœur joie avant de réaliser que ce n’était plus que pipeaux et fourberies. La preuve, l’affaire s’est dégonflée comme le ballon de baudruche. En attendant la haute cour de justice qui jugerait l’ancien président ? Passé cet épisode la classe politique n’a rien à se mettre sous les dents. Quelques communiqués et déclarations de circonstance qui passent souvent inaperçus aux yeux des citoyens plus occupés à la recherche du pain quotidien qu’à se laisser bercer d’illusions sur un avenir qui ne fait que déchanter. L’arrivée de l’actuel homme de la situation n’a pas réellement situé l’horizon politique pour tracer des perspectives claires ni pour les gouvernants, ni pour les gouvernés. Où sommes –nous alors ? Dans la continuité, la rupture ou tout seulement le surplace ? Le covid est venu encore tout brouiller tant et si bien qu’on impute toutes nos souffrances présentes à cette pandémie. En quelques mois consacrant l’an deux du pouvoir de Ghazouani , le pays tout entier plonge dans une crise sociale que ni le programme Taa’zour , ni les augmentations des salaires et pensions n’ont un eu impact sur le niveau de vie des populations des catégories sans revenus significatifs ou simplement sans revenus. Une crise que ne saurait améliorer des distributions dérisoires du cash ou des kilos de riz et sucre en période de covid. Les populations les plus vulnérables vivront encore dans la précarité tant que ces milliards d’ouguiyas ne leur profiteront pas en termes de créations de projets bien pensés et bien pérennisés au lieu d’actions d’envergures improvisées et détournées à d’autres fins. Tant que la gestion calamiteuse des fonds publics continue d’être le mode d’une gouvernance friponne, la Mauritanie ne sortira de l’ornière. Tant que l’opposition n’est pas associée à la gestion des affaires et où ce sont toujours les mêmes qui se servent sans servir, on ne verra pas le bout du tunnel. Gouverner n’est pas gesticuler comme on le voit chez nos ministres dont les bilans ne se traduisant ni par la visibilité et l’efficacité dans l’action, ni par la maitrise des dossiers. C’est le même style auquel les mauritaniens sont habitués depuis des lustres qu’on observe. Le président a toutes les prérogatives de nommer ses hommes sur des considérations politiques. Mais faudrait-il qu’il ait le bon flaire pour choisir les bons chevaux de guerre. Ce qui n’est pas encore le cas Il est vrai que la température politique a baissé avec l’arrivée de Ghazouani où les cris des oiseaux dans la clairière politique ne sont pas trop entendre ce qui n’est pas forcément un signe de bonne santé institutionnelle. Les débats parlementaires à eux seuls ne suffisent pas pour consolider le socle démocratique. Les formations politiques doivent imposer leur présence et influencer les décisions du gouvernement. Et c’est à l’aune des contradictions constructives que fonctionnent les leviers d’une gouvernance crédible. Le constat est qu’avec le nouveau régime la carrosserie demeure inchangée !