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Immigration Mauritanie : l’hécatombe du départ aux pays de cocagne…

L’immigration clandestine connait ces derniers temps une forte reprise. La destination vers Iles canaries via la Mauritanie attire des vagues de migrants que ni la fureur de la mer, ni la politique répressive des pays européens ne décourage les candidats dont la détermination n’a d’égal que de fouler les pays de cocagne. La mer continue de faire des morts. L’année 2020 selon des statistiques indépendantes a fait moins de victimes que les années précédentes. Mais on déplore en cette covid des départs massifs de jeunes qui prennent le chemin de l’aventure.
Canaries : record d’arrivées de migrants au mois de septembre
Les arrivées d’exilés aux Canaries ont atteint en septembre des niveaux inédits depuis la grande vague migratoire de la seconde moitié des années 2000, lorsque des dizaines de milliers de personnes avaient débarqué sur cet archipel espagnol proche des côtes africaines. Pourtant l’an dernier, l’Espagne a augmenté son aide financière au Maroc et à la Mauritanie afin de sécuriser les frontières.
Or, les contrôles des frontières en Mauritanie et au sud du Maroc sont eux aussi importants. L’Espagne a même augmenté son aide financière à la Mauritanie en 2019. Le ministère espagnol de l’Intérieur délivre à lui-seul la somme de 45 millions pour surveiller cette zone : 32 millions sont alloués au royaume chérifien et un peu plus de 10 millions à la Mauritanie.
Malgré ces importants montants, qui ne prennent pas en compte ceux apportés par l’Union européenne, les migrants arrivent de plus en plus nombreux aux Canaries cette année. Cela démontre bien que sécuriser les côtes ne résout pas le problème, les passeurs s’adaptent et les flux se déplacent.
Comment l’Espagne gère le flux de migrants qui arrivent aux Canaries ?
Des accords avec la Mauritanie prévoient des renvois directs des ressortissants mauritaniens mais aussi de tous ceux qui ont transité par le pays pour atteindre les Canaries. Certains migrants ont même été transférés en Mauritanie alors qu’ils n’y avaient jamais mis les pieds.
Les chiffres de ces expulsions sont difficiles à obtenir. Selon les calculs du quotidien espagnol El Pais, pour les trois premiers mois de 2020, il y a eu au moins quatre vols vers Nouadhibou avec plus de 140 personnes à bord, soit un total de 420 migrants expulsés. Les naufrages de migrants se multiplient

Malgré l’épidémie et les risques encourus, pas une semaine ne passe sans que des Subsahariens ne trouvent la mort en tentant de rejoindre les îles Canaries depuis le continent. Selon le collectif Caminando Fronteras, quelque 92 migrants qui avaient pris place à bord d’une pirogue partie du Sénégal avec 119 passagers sont morts noyés, le 3 novembre, dans le naufrage de leur embarcation au large de la Mauritanie. Quelques jours plus tôt, 36 migrants avaient disparu en face de Nouadhibou. Environ 400 migrants « interceptés ou secourus depuis la mi-octobre.
La Mauritanie mène un combat acharné contre les étrangers en situation irrégulière. Les raffles ont certes connu une certaine baisse depuis l’arrivée de l’épidémie du covid-19 mais il n’en demeure pas moins que les autorités suivent de près l’arrivée d’étrangers dans le pays et ce malgré la surveillance des frontière. Le ministre de l’intérieur mauritanien de l’intérieur et de la décentralisation Mohamed Salem Ould Merzoug a dit que le nombre d’étrangers en situation irrégulière est important. Une déclaration qui en dit long sur la situation préoccupante des séjours qui se poursuivent par des aventures vers l’archipel.

————–Dossier réalisé par Amadou Diarra

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