Célébration du 1er mai 2021 : Seule l’ombre de l’événement a plané …
Le 1er mai journée internationale du travail est intervenue encore cette année dans un contexte mondial marqué par la persistance da la pandémie COVID 19. Alors qu’en Mauritanie un assouplissement des mesures sanitaires a été observé ces derniers temps et les chiffres alarmants ont faibli avec une reprise totale de toutes les activités économiques dans le pays, les manifestations du 1er mai étaient très attendues. Alors que les centrales syndicales affutaient leurs armes pour battre le pavé,
des consignes ont été données pour surseoir à la tenue des marches traditionnellement dédiées à cette journée très chère aux travailleurs
Pour éviter une transmission vectorielle de la maladie, les confédérations des travailleurs en Mauritanie ont annulé tout rassemblement de masse dans tout le pays en ce samedi 1er mai journée de commémoration de la fête internationale du travail. En revanche les autres activités consacrant les déclarations à titre de revendication sociale, les remises des cahiers des doléances aux autorités ont eu lieu conformément à la tradition syndicale. Seules les banderoles et quelques rares points symboliques aménagés devant certains sièges syndicaux constituent le décor de cette journée. Les rues sont vides mais l’ombre de l’événement plane dans les airs.
Le Ministre de la fonction publique donne le ton
Sans déroger à la règle, le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, M. Camara Saloum Mohamed, a prononcé un discours où il a mis en exergue les mesures adéquates adoptées parle gouvernement pour atténuer l’impact de la covid 19. Avant de revenir sur les acquis réalisés dans les domaines multiples notamment les actions déployées pour l’amélioration des conditions des travailleurs par la mise en œuvre des réformes visant à répondre aux nombreux défis à relever. Il souligné notamment l’augmentation de l’âge de la retraite qui est passé de 60 ans à 63 pour tenir compte de la nécessité d’assurer la relève intergénérationnelle et la pérennisation du régime de sécurité sociale. Comme elle a permis le doublement du niveau des pensions dans le secteur public et aura le même effet dans le secteur privé à travers le rehaussement du plafond des cotisations. D’autres mesures sociales ont été égaiement prises pour valoriser la situation des catégories faibles mais aussi la protection des enfants contre des travaux interdits. Il a été procédé au lancement des consultations régionales pour l’élaboration de la liste des travaux dangereux pour les enfants en Mauritanie qui entre dans le cadre de l’exécution du plan d’action pour l’élimination du travail des enfants (PANET RIM). La lutte contre le travail forcé sera menée avec l’appui du projet communément appelé Bridge, mis en place par le BIT et le département américain chargé du travail (US.DOL) pour mettre en œuvre la convention n°29 de l’OIT sur le travail forcé et son protocole de 2014 En somme une panoplie de dispositions sociales, juridiques permettant de réponde à la demande sociale en favorisant l’ouverture d’un dialogue avec tous les partenaires sociaux. Le ministre a loué le dynamisme de l’action syndicale et se félicite de la restructuration du Conseil national du dialogue social pour une meilleure gouvernance sociale, en vue de créer des conditions de relations confiantes entre les acteurs et amorcer la mutation qualitative du modèle des relations professionnelles davantage basé sur les négociations collectives en un modèle plus élargi.
Au cours de cette journée sans manifestation, les centrales syndicales n’ont pas chômé. Elles ont étalé leurs revendications et réitéré leurs engagements dans le combat qu’elles portent pour que leurs doléances soient entendues. Pour se faire la confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM) a déploré la dégradation de la situation sociale aggravée par la crise sanitaire et appelé à une intervention de l’Etat pour protéger le pouvoir d’achat du consommateur impacté par le covid-19. Après avoir analysé de manière générale la crise mondiale et de ses répercussions, la CGTM a dressé une longue liste de revendications sociales allant dans le sens de la prise en compte des problèmes vitaux, de la justice sociale gage de la paix et du développement. D’autres centrales ont marqué ‘événement par des communiqués qui plaident ardemment en faveur de la situation globale du monde du travail. La CLTM et les autres mouvements de revendication se sont joints à cet élan collectif pour faire entendre leurs voix. Des conférences de presse, déclarations syndicales, banderoles ont constitué l’essentiel de ce décor en l’absence des rassemblements de masse qui ont laissé un goût amer. covid oblige !
Dans la journée les syndicats ont afflué au ministère de la fonction publique pour déposer leurs cahiers de doléances.
Mamadou Ba
Journaliste