Protection des symboles de l’état: Ghazouani « otage » des conseillers du soir !
Quels conseillers du soir ont soufflé à l’oreille de Mohamed Ould Ghazouani pour que tout d’un coup de tête il se fende un discours au cours d’une visite au Trarza où la misère des populations méritait plus d’être évoquée qu’une tentation très vive de légiférer sur le contrôle des libertés. Du conseil des ministres au parlement le « thé est infusé ». Faut –t-il le boire ? A tous points de vue, faire entériner ce projet de loi vachement liberticide c’est museler l’espace des libertés déjà sous surveillance. Dans un parlement dominé par une majorité fidèle aux désidératas du prince, rien ne fera obstacle pour que ce projet de loi passe sans coup férir. Au grand dam des libertés d’opinion et du droit d’expressions indépendantes. Ce ne sont ni les quelques voix discordantes dans la chambre d’’enrégisteement ni les communiqués des Ongs des droits de l’homme ou des partis d’opposition qui vont changer le cours de cette décision. Ce projet de loi est d’autant plus inapproprié pour le magistère de l’homme fort du pays que ses rapports avec les acteurs de tous bords sont normalisés. Dans un Etat qui aspire à une démocratie moderne et civilisant les mœurs politiques et sociales, on ne doit pas bâillonner les libertés par quelques motifs que ce soit fussent ils pour le prétexte fallacieux de protéger les symboles de l’Etat. D’ailleurs en Mauritanie aucun symbole de l’Etat n’a, dans l’historie du pays été profané. Ni le drapeau, ni l’hymne national, et tout autre sceau de l’Etat pour qu’il urge de contenir le danger ! La personne du chef de L’état est dotée de « balises » de protection sans pour autant qu’elle soit « sanctifiée » par la constitution comme dans un régime monarchique. Notre constitution inspirée par celle de la France n’a pas attribué des exceptions au chef de l’Etat au point qu’il soit exempt de critiques ou de griefs, tant que cela ne soit un affront moral ou dans sa vie privée. des actes récriminés par la loi même quand il s’agit d’un citoyen lambda. Le président de la République comme incarnation des symboles de l’Etat, garant des libertés et de la sécurité tel que consacré par la constitution est élu par la volonté du peuple. A ce titre et conformément aux prérogatives que lui confèrent la constitution il doit en vertu de tous ces attributs et pouvoirs rendre au peuple ce que le peuple lui a prêté tout en respectant ce que celui -ci a de plus cher : la liberté. Une valeur dont nul n’a un droit de prééminence. Déjà l’arsenal juridique mauritanien est assez fourni pour en définir les contours en précisant où commence la liberté et où elle s’arrête. Depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Ghazoauni n’a été ni ébranlé par un quelconque activiste notoire, moins encore par une classe politique devenue aphone après les dernières élections. Le feuilleton Aziz est-il donc pour quelque chose dans le cours actuel des événements pour remettre le fer au feu ? Ou encore les dossiers de l’esclavage et du passif humanitaire loin d’être soldés . Ce dernier qui porte l’indexe des crimes de sang fait-il peur encore à ceux qui se reprochent quelque chose ! Peut-on bannir des survivances de l’histoire au cœur d’un système politique, prolongement naturel de reflexes tribalo- communautaristes , érigés en mode de gouvernement que nulle loi ne bannira si facilement. Comment dès lors empêcher des modes d’expression qui ne peuvent que se nourrir de ces excroissances anachroniques de s’exprimer autrement comme si on était arrivé à un niveau de maturité d’une démocratie elle –même moulée dans ses références archaïques et qu’un coup de baguette magique vienne tout changer
Ghazouani est-il mal conseillé par ces inconditionnels de l’amalgame qui ont ce don d’ubiquité de rebondir dans tous les régimes et dont le secret de longévité est dans leur pouvoir d’entretenir l’illusion d’être les bons idéologues, eux qui excellent dans l’art de l’amalgame et des complots sournois permanents. Ces mange-mil investissent les officines occultes pour dicter leurs lois. Ghazouani en homme averti doit rester vigilant et laisser dormir les vieux démons que ne sauraient dissuader ni l’embastillement moins encore les matraques. Restreindre les libertés, c’est inéxorablement ouvrir les portes des geôles. Et ce sera parti pour que les jugements sur des crimes de lèse-majesté soient bien fréquents dans les tribunaux !
CTD