Les dockers , une force de production martyrisée !
Le travail des dockers jadis faisait des émules dans le secteur manutentionnaire .où ils représentaient la force ouvriere et syndicale puissante capable de paralyser l’économie nationale. Il suffit de quelques heures de débrayage pour que tout s’arrête net. L’histoire des grèves ouvrières dans le monde est riche en récits de tous genres sur cette corporation. En Mauritanie des événements sanglants ont martyrisé les mouvements ouvriers dans les cités industrielles notamment à Zouerat en mai 1968 suite à une répression sanglante dans les rangs des manifestants qui réclamaient leurs droits. Cette tragédie est rentrée dans les annales de l’histoire ouvrière en Mauritanie mais que l’indifférence des milieux capitalistes étouffe dans l’oubli. Les dockers sont des bras forts qui occupent une place de premier rang dans la manutention. Ces braves hommes gagnent péniblement leur pain au prix de l’effort musculaire , des risques d’accidents permanents et du mépris qu’ils endurent durant une carrière précaire exténuante qui peut durer de longues années. Dans cette marée humaine qui essaime les marchés et les ports, c’est la vieillesse précoce qui accompagne une vie sans repos, sans gloire . Le soleil ardent, la poussière, la fumée , le bruit assourdissant des gros camions transforment ces damnés en robots humains victimes silencieuses de l’exploitation humaine par une bourgeoisie qui bâtit des empires financiers sur les biceps des pauvres banlieusards.
L’œuvre et l’ouvrier
Le portrait du docker est façonné par la nature d’un dur labeur qui imprime à jamais des stigmates indélébiles sur des visages émaciés, des bras rugueuses, des yeux à fleur de tête , des corps dégageant les relents de la sueur oxydant des organes corpulents qui se depouillent au fil des efforts. Quand à la descente sonne l’heure des comptes de l’effort titanesque , la détresse mêlée à un sentiment héroïque d’avoir empoché la dépense familiale marque le retour des jambes lourdes au gîte de fortune où des ventres à nourrir accueillent le brave chasseur.
Le travail ouvrier tend de plus en plus à perdre sa dimension et sa portée économique à cause de la mécanisation des outils manutentionnaires plus rapides et moins onéreux.Cependant, la force ouvrière reste toujours un facteur de production pour l’économie nationale. Ce métier qui a fait son temps dans les pays industriels tend à perdre son envergure d’antan non sans subir des coups de massues dans le dos. Dans une dialectique de lutte permanente pour la survie .