Les bonnes relations de la Mauritanie avec l’Otan font des jaloux
Dans sa chronique « Le cheval de Troie de l’Otan en Afrique », la Camerounaise Nathalie YAMB laisse libre cours à son imagination « fertile », en analyses politiques et géostratégiques saugrenues pour donner à la Mauritanie un titre autre que celui que lui accordent les faits : elle voit notre pays en « cheval de Troie » et non pas en considération de son exploit, vrai celui-là, celui d’être l’unique pays dans la région du Sahel à assurer la sécurité de son territoire et à tenir éloignés les terroristes de ses frontières.
Le Pacte de l’Atlantique Nord (Otan) est une organisation militaire qui existe depuis 1949, bien avant l’indépendance de la quasi-totalité des pays du continent africain. Elle inscrit son action dans un cadre de défense commune et de sécurité collective qui dépasse le simple cadre des intérêts de l’un de ses membres, même s’il s’agit des Etats-Unis d’Amérique. Les questions économiques sont secondaires, pour ces pays qui ne regardent le reste du monde que sous l’angle de la sécurité, en les rangeant dans la rubrique « amis » ou « ennemis ».
Ce que reproche Nathalie Yamb à la Mauritanie, ce n’est pas de servir de « cheval de Troie », comme elle le dit – et écrit – à l’Otan pour assurer la présence dans des pays dépendant, en réalité, en tout, de l’Europe occidentale et des USA, mais d’avoir cette capacité de traiter, à un très haut niveau, de questions de sécurité et de défense qui constituent aujourd’hui un défi majeur pour l’Afrique. Ces pays étaient présents dans la zone sahélo-saharienne et dans le Golfe de Guinée bien avant le sommet de Madrid. Ils essaient, à divers niveaux, d’établir des relations de coopération (bilatérales ou multilatérales) avec leurs vis-à-vis africains. Le degré d’accords gagnant-gagnant (ou gagnant-perdant, c’est selon) ne peut être mesuré qu’à l’aune des objectifs des uns et des autres. Nulle volonté, contrairement, à ce qu’insinue Nathalie YAMB, à rompre ces relations, sauf si notre « chro(ni)queuse maison considère que les coups d’état (au Mali, au Burkina Faso, au Tchad et en Guinée) ou les dictatures bien ancrées, comme dans son propre pays, le Cameroun (Paul Biya, 90 ans, étant au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, soit 41 ans) émanent de ces « velléités d’émancipation de notre continent » dont elle parle !
Si « Le ministre des Affaires étrangères de la Mauritanie (était) également invité à assister à un dîner de travail de collègues ministres des affaires étrangères au sommet de l’Otan, le 26 juin 2022, c’est par considération de la part de l’Otan qui avait déclaré, à juste titre, que la Mauritanie « qui borde le Sahara Occidental, l’Algérie, le Mali et le Sénégal était étroitement associé aux travaux préparatifs du nouveau concept stratégique ». Inutile de « rappeler ce que c’est que l’Otan » ou de citer les 12 pays d’Europe et d’Amérique du Nord qui l’ont fondé et les autres qui ont adhéré, par la suite, pour expliquer la présence de la Mauritanie, le seul pays africain, qui, dans la sous-région, a des arguments sécuritaires à faire valoir. Tout le reste, dans cette chronique, relève d’une volonté de nuire et de faire sensation sans trop se donner de la peine.
Sneiba Mohamed