La Mauritanie sera bientôt le 2e producteur ouest-africain d’uranium, un marché qui atteindra des sommets
Jusqu’ici le Niger est le seul pays ouest-africain qui produit de l’uranium (il est le deuxième plus gros producteur en Afrique et le septième mondial). Il faudra bientôt compter avec la Mauritanie, une manne minière qui viendra s’ajouter aux recettes du gaz et du pétrole dès cette année.
Le FMI avait prédit que Nouakchott afficherait le meilleur taux de croissance sur le continent en 2025, avec 14,3%, l’affaire commence à sentir très bon… Le marché très juteux de l’uranium d’ici 2026, c’est ce qui agite l’australien Aura Energy, propriétaire du projet mauritanien Tiris.
La compagnie a fait savoir ce lundi 18 mars qu’elle a levé 16,2 millions de dollars australiens (10,6 millions $) pour financer les projets précédant construction de la mine. Prochaine étape : Le bouclage de l’investissement cette année pour lancer la production dès 2026.
Pour atteindre ce palier Aura Energy devra collecter 230 millions $, c’est le capital initial déterminé par l’étude d’ingénierie de base (FEED) publiée en février 2024. Le même rapport table sur des recettes de 2,25 milliards de dollars sur 16 ans à Tiris, pour un prix de vente de l’uranium à 80 dollars la livre avec quelque 30,1 millions de livres d’uranium produites durant cette période.
Tous les regards sont tournés vers la demande mondiale, qui enfle déjà et atteindra des sommets dans les prochaines années.
En effet de nombreux pays ont manifesté leur intention de doubler ou tripler leur production d’énergie nucléaire pour fermer progressivement l’ère des énergies fossiles, très polluantes. C’est déjà le cas de la France, depuis des décennies, des pays tels que le Maroc ont fait des annonces dans ce sens…
Pour la Mauritanie l’uranium est une belle à carte à jouer pour gonfler les recettes minières. Le secteur minier est porté par l’exploitation du minerai de fer et de l’or, qui pèsent plus de 70% dans les exportations de la Mauritanie en 2022 et 24% de son PIB.
A noter que le premier producteur africain d’uranium, la Namibie, est le troisième dans le monde (après le Kazakhstan et le Canada). Nouakchott peut rêver du même destin. Tiris est peut-être le début d’une grande histoire dans un pays dont le sol est sous-exploité.
source : Tunisie Numérique,SL