Voici venue l’heure de l’élection. Demain est le jour de vérité. Il s’agira, pour le citoyen, de choisir le 5ème président de la République. Entre le changement dans la continuité qu’incarne un candidat comme Amadou Ba et l’alternance avec Bassirou Diomaye, les électeurs choisiront. Cependant, il faut prendre en compte des outsiders comme Idrissa Seck et Khalifa Sall, qui sont en embuscade.

Par Mamadou T. DIATTA – Dimanche 24 mars 2024. C’est demain. C’est aussi aujourd’hui. C’est, finalement, le jour de vérité pour tout un Peuple. Celui-ci devra élire son 5ème président de la République. Celui ou celle qui va présider à ses destinées. Durant 5 ans. Cinq longues années ? Cinq courtes années ? Cinq années agitées, Cinq années de transformations et de réformes ? Tout dépend de la ligne de conduite, de la politique de la personne, du candidat ou de la candidate, que le dépouillement des urnes aura fini de désigner.

Le temps du vote est venu. L’heure du choix a donc sonné. Au citoyen-électeur de se déterminer. Son vote traduira son ressenti, affichera ses peurs ou angoisses, donnera un aperçu de son état d’esprit et définira sa commande exprimée au mandant appelé à mener à bon port ce bateau à lui confié qu’est le Sénégal.

Les électeurs vont-ils voter pour la continuité, le maintien du régime politique en place depuis 2012, à travers le choix du candidat de Bby, Amadou Ba ? Ou bien vont-ils opter pour un changement de direction politique à la tête de l’Etat, à travers une alternance, en votant Bassirou Diomaye Faye ? En dehors de ces deux candidats, qui restent les favoris du scrutin de demain, deux autres peuvent aussi l’emporter, Idrissa Seck et Khalifa Sall, qui sont en embuscade.
Le moment est en tout cas venu pour plus de 7 millions de citoyens, de se décider. De choisir un nouvel élu, qui va incarner l’Etat, pendant 5 ans, avec les nombreux défis qui l’attendent. Avec les nombreux enjeux auxquels il sera appelé à faire face, à l’ère de l’exploitation du pétrole et du gaz. Devant aussi un Peuple devenu très exigeant, par la force des choses.
Douze jours de campagne ont rythmé la marche du pays, durant ce mois de mars. Avec une échéance électorale qui, à l’image d’un feuilleton, a été marquée par le suspense, des rebondissements… Le report de l’élection d’abord, les décisions du Conseil constitutionnel suite aux recours des candidats retenus pour la Présidentielle, la libération des «détenus politiques», le vote de la loi d’amnistie, la volonté de certains proches du chef de l’Etat de pousser Macky Sall à la démission, la libération du chef de l’ex-parti Pastef, Ousmane Sonko, et de son candidat, Bassirou Diomaye Faye, et, en fin de compte… le retrait de la course à la Présidence de deux candidats, Cheikh Tidiane Dièye et Habib Sy. Même si le Conseil constitutionnel n’a pas encore accepté leur décision. Un Conseil constitutionnel qui est resté ferme et debout, illustrant du coup la solidité de nos institutions.

Au rythme de la campagne émaillée par moments par des violences entre partisans de la Coalition Bby et ceux de «Diomaye Président», les uns et les autres y sont allés de leurs commentaires, conjectures et autres spéculations. D’aucuns ont fait même parler des sondages. Mais toujours est-il que la seule vérité qui va compter, c’est celle qui sortira des urnes.

Une bonne organisation matérielle du scrutin présidentiel aidera beaucoup à achever ce processus électoral devenu long et stressant à la fois, du fait des nombreux rebondissements qui l’ont jalonné.

Encore une fois, le pays est à la croisée des chemins. Il s’agira de franchir une nouvelle étape dans la longue marche vers le progrès. Saura-t-on montrer des signes allant dans ce sens ? Les réponses devraient être trouvées dans le comportement citoyen de demain. Celui d’un Peuple qui a commencé à voter depuis le XIXème siècle.

Quel que soit le sens de la volonté populaire, c’est tout un pays, tout un Peuple, qui va se retrousser les manches, les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois et les prochaines années, pour effacer les blessures, les taches noires qui ont fini de maculer notre Nation. Mais aussi de continuer à bâtir un bel édifice. Sans haine. Sans rancœur. Un bel héritage, en somme, à laisser aux futures générations. Au nom toujours de la démocratie, qui reste notre véritable identité politique.
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