Actualité

Interview : « Ce que je peux recommander dans le cadre de la Guinée, c’est de faire en sorte qu’on reboise les têtes de sources, qu’on essaie de sauver les cours d’eau », dixit le Haut-Commissaire Adjoint de l’OMVS

_____________________________________

Au terme des travaux de la 77ème session de l’OMVS tenue à Conakry les xxx janvier, nous avons rencontré le Haut-Commissaire Adjoint de l’OMVS, Monsieur Mamadouba Max Bangoura. Avec lui, nous avons fait un briefing sur la présente session et parler aussi des perspectives de l’organisation sous régionale. Lisez

Monsieur le Haut-Commissaire, nous venons d’assister à la clôture des travaux de la 77ème session du Conseil des Ministres de l’OMVS. Dites-nous brièvement de quoi a-t-il été question lors de vos travaux ?

Le Haut-Commissaire Adjoint (HCA) : Merci Monsieur Camara de votre question. D’abord avant de répondre à votre question, je voudrais vraiment saisir l’occasion pour remercier les autorités guinéennes avec à leur tête le Général de Corps d’Armée, le Président Mamadi Doumbouya, pour avoir accueilli cette délégation de l’OMVS en Guinée pendant tous ces jours. Tout le monde s’est senti chez lui ici en Guinée. Je ne voudrais pas, moi en tant que Guinéen, voir ça et passer sans le signifier. C’est pour moi, un sentiment de fierté d’avoir reçu toute l’OMVS ici en Guinée, et que l’accueil se passe dans une ambiance de famille.

La session pour laquelle on était réuni, c’est une session budgétaire. Les sessions budgétaires se tiennent une fois dans l’année. Normalement elle aurait dû se tenir plutôt en décembre de l’année 2024, parce qu’on fait la situation du budget de l’année 2024 et on examine les différents budgets que les directions et le Haut-Commissariat de l’OMVS proposent pour l’année 2025. On était là dans ce cadre et au vu de ce qui vient de se passer, je crois que c’est tout le monde qui salue l’événement d’ici. Les experts ont fait le travail comme ils ont l’habitude de le faire, de manière exemplaire. Nous n’avons pas eu assez de difficultés pour approuver ce rapport et approuver les différents projets.

Monsieur le Haut-Commissaire Adjoint, dans les années passées, l’OMVS avait bénéficié d’un financement de la Banque Mondiale pour le projet PGRE 2 et la presse avait été mobilisée à l’époque pour faire des reportages sur les activités réalisés dans le bassin du fleuve Sénégal, dans sa partie Guinéenne. Aujourd’hui, qu’en est-il de la suite de ce projet ?

Merci beaucoup pour cette question. A la suite de PGIRE 2, nous sommes en train de préparer un nouveau projet qui n’est pas encore baptisé. On va le baptiser au mois de février quand le comité de suivi de ce projet-là va se réunir. A cette occasion peut-être, on va le baptiser. Donc c’est une continuité qu’on voudrait vraiment imprimée au PGIRE, parce que le PGIRE avait enregistré des résultats importants et appréciables. Donc l’OMVS a voulu continuer, cette fois-ci en mettant l’accent sur les ressources en eau, parce que c’est ça notre objectif. C’est la valorisation du fleuve Sénégal. Donc l’essentiel des travaux que nous allons effectuer seront axés vers les ressources en eau.

Aujourd’hui, quelle est la situation de la mobilisation des ressources du côté des partenaires au développement comme la Banque mondiale ?

Déjà, il y a beaucoup de projets qui sont en cours sur financement soit de l’Union européenne ou de l’AFD (Agence française de développement, ndlr). Avec la Banque mondiale, je vous ai dit qu’on est en train de mettre en œuvre le nouveau projet financé par la BM. C’est un projet qui sera très important en termes de coûts. Quand on aura fini de préparer, on saura exactement combien il va coûter. C’est quelque chose que nous avons commencé et nous sommes tenus de le poursuivre parce que si on ne le fait pas, on n’aurait pas fait le travail pour lequel on a été affecté à l’OMVS, c’est-à-dire la mise en valeur des ressources du fleuve Sénégal. Je voudrais signaler que parallèlement à ces bailleurs de fonds institutionnels, nous avons fait des démarches, nous sommes en train de faire des démarches vers des pays comme la Chine, pour mobiliser des financements pour la réalisation d’un projet phare de l’OMVS. C’est-à-dire le projet de la navigation. Les chinois seront engagés à le faire, ils nous ont demandé de leur envoyer la documentation. C’est tout comme le projet pour la Guinée, le projet de Koukoutamba pour lequel ils ont demandé d’envoyer la documentation. Mais au cours de ses assises, il y a eu de bonnes nouvelles qui ont été annoncées. La Guinée s’est engagée elle aussi de son côté et nous continuons du côté de la Chine et de l’Allemagne. Et finalement nous allons examiner les différentes offres de financement parce qu’il s’agit là des gros projets qui peuvent se vendre tout seul. Ce sont des projets rentables. Un projet énergétique comme Koukoutamba, un projet de navigation de Sénégal au Mali. Ce sont des projets qui se vendent. Donc nous donnons l’assurance que nous allons lever les financements pour réaliser ses projets dans un bref délai.

Votre mot de la fin à l’endroit des populations du bassin du fleuve Sénégal ?

Je voudrais vraiment exhorter les populations qui se trouvent au bord du bassin du fleuve Sénégal, à être très attentives dans leur installation parce que les fleuves peuvent avoir des grues, tout comme ils peuvent avoir des déficits. En cas de grues, l’eau peut causer assez de dégâts. Si les gens s’installent n’importe comment au bord du cours d’eau, ils peuvent être victimes sans le savoir. Si des événements fâcheux arrivent, on ne le souhaite pas, au moment où tout le monde est en train de dormir, il y a beaucoup qui risque de se réveiller dans des problèmes difficiles. Donc il vaudra qu’on fasse attention à ça.

Ensuite, ce que je voudrais vraiment demander aux populations riveraines du fleuve, c’est de freiner l’exploitation artisanale de l’or, c’est-à-dire l’orpaillage qui se fait dans le fleuve. Je ne connais pas la situation exacte dans la partie guinéenne, mais la partie malienne et sénégalaise, sur le Bafing qu’on appelle le Falémé, si vous y allés, si on ne vous dit pas que c’est un cour d’eau qui est passé ici, vous n’allez pas le croire. Vous vous sentirez comme si vous étiez dans cette salle avec des petits trous un peu partout.

Aujourd’hui, le Sénégal et le Mali ont voulu se donner la main et au cours de cette session on a parlé d’un plan d’action qui est en train d’être mise en œuvre dans le cadre de la sauvegarde de l’environnement. Je souhaiterais que les autorités, si ce n’est pas arrivé ici, prennent garde et qu’elles prennent des dispositions pour que les populations évitent cela. Parce que chercher de l’or dans les cours d’eau peut banalement boucher les cours d’eau et on ne le souhaite pas. Les fleuves prennent leurs sources en Guinée, ce que nous souhaiterions vraiment c’est que le désordre du genre n’arrive pas en Guinée. Parce que si ça arrive en Guinée, on ne parlera plus de l’aval, parce que nous sommes en amont.

Ensuite, ce que je peux recommander dans le cadre de la Guinée, c’est de faire en sorte qu’on reboise les têtes de sources, qu’on essaie de sauver les cours d’eau. Et la meilleure façon de les sauver, c’est de préserver les têtes de source et là, dans le cadre de nouveau projet, nous allons faire des actions dans ce sens. Mais je souhaiterais que tous les projets qui se font sur la base de l’exploitation des eaux des fleuves, qui prennent leur source au Fouta Djallon, fassent la même chose. C’est-à-dire que chacun se donne la main, pour que la tête de source soit sauvée.

Propos recueillis par

Lansana Camara

Coordinateur du Réseau des Journaliste pour les activités de l’OMVS (Rejao-Guinée)

Directeur de publication de www.conakrylive.info

Correspondant de l’Agence Chine Nouvelle (Xinhua) en Guinée

Tel : +224 628 307 406

Emeil :lansanadogmaminata2020@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *