Politique

Un cadre de IRA démis de ses fonctions de chargé de mission au Ministère de l’éducation

Le conseil des ministres du mercredi dernier a mis fin aux fonctions de Hamady Lehbouss, chargé de mission au ministère de l’Education et de la réforme du système éducatif. Militant actif au sein de l’association IRA-Mauritanie, Lehbouss aurait été sanctionné pour sa participation à un événement public à Dakar, en présence du député Biram Dah Abeid. L’organisation y voit une mesure de représailles politiques, dans un contexte marqué par une tension croissante entre pouvoir et mouvements de défense des droits.
Un limogeage sans explication officielle

C’est à l’issue du Conseil des ministres du 25 juin que la décision a été rendue publique : Hamady Lehbouss, jusque-là chargé de mission au ministère de l’Education et de la Réforme du système éducatif, est démis de ses fonctions. Aucune raison officielle n’a été communiquée par les autorités. Cependant, selon l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA-Mauritanie), dont Lehbouss est le secrétaire général, cette décision serait directement liée à sa présence visible, quelques jours plus tôt, lors de l’accueil réservé à Dakar au député et militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid.

Lehbouss n’aurait, selon l’IRA, jamais été averti ni sanctionné pour ses activités militantes auparavant. En janvier 2025, il avait même été décoré Chevalier de l’Ordre national du mérite, soulignant la reconnaissance officielle de son travail administratif. Son limogeage apparaît ainsi, pour ses soutiens, comme une sanction à caractère politique.

Réaction de l’IRA : « Un signal d’intimidation »

Dans un communiqué publié le 28 juin, l’IRA dénonce ce qu’elle considère comme une mesure de représailles, s’inscrivant dans une stratégie plus large de répression contre les cadres issus de milieux marginalisés et engagés dans la défense des droits humains. L’association cite d’autres cas similaires de fonctionnaires Haratine, pour des raisons supposément liées à leur activisme.

L’IRA rappelle que de nombreux fonctionnaires affichent publiquement leur proximité avec le parti au pouvoir, sans jamais être inquiétés. Elle pointe du doigt ce qu’elle perçoit comme un traitement à deux vitesses entre les agents de l’État selon leur orientation politique ou leur origine sociale.

L’organisation affirme par ailleurs que cette décision intervient dans un contexte tendu, quelques jours après la dispersion violente, par les forces de sécurité, de partisans de Biram Dah Abeid venus l’accueillir à l’aéroport d’Oum Tounsi. Le mouvement évoque des arrestations, des actes de violence policière et des humiliations publiques, dénonçant une montée en puissance des pratiques répressives.
L’éviction de Hamady Lehbouss relance ainsi le débat sur la compatibilité entre engagement associatif et service public


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