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Mohamed Ould Ghazouani à l’épreuve d’un changement décisif !

La  Mauritanie a aujourd’hui besoin d’un homme fort, aux actes forts pour nettoyer les écuries d’Augias.  Assez de paroles et de blâmes  pour les faibles performances du gouvernement. C’est une arme courante que chaque système  atavique arrivé au bout du souffle utilise pour justifier aux yeux des mauritaniens  ses échecs  qu’il a du  mal  soigner . A qui la faute si le gouvernent nommé sur proposition d’un  Premier ministre ne donne pas satisfaction au Président. A qui la faute si les engagements pris par celui-là même qui a prêté serment devant les mauritaniens de  s’acquitter de ses responsabilités. ne sont pas honorés ?    Dans ce cas  il  aura failli à  son serment  si le peuple a faim, si le peuple a soif, si  un seul enfant mauritanien ne   fréquente pas une école, si des malades sans moyens meurent,  faute d’être assistés, si des innocents sont spoliés de leurs biens et si les inégalités sociales ne cessent de s’aggraver. Il aura failli si le nombre des  sans emplois augmente. Si la mendicité frappe les couches misérables .Si l’injustice continue à sévir dans les recrutements et si les ressources du pays sont mal réparties et  les  richesses nationales ne profitent qu’à des cercles privilégiés. Le président mesure t-il tous ces  fardeaux en prenant sur lui l’engagement de s’occuper de toutes ces questions. A-t-il mesuré l’ampleur du travail qui l’attend. Certainement !

Vouloir en un ou deux mandats se sacrifier pour changer la Mauritanie est plus qu’un travail d’hercule. Qu’il s’y mette au moins et pose des actes forts pour que tous ces engagements  se traduisent en verbes  d’action  avec la valeur accomplie au  lieu de continuer à conjuguer au futur ou à blâmer le passé. Ghazouani est un homme averti bien imprégné des réalités de ce pays pour qu’on lui dise que rien ne va. Il n’a pas besoin d’avoir la tête d’un économiste ou d’un statisticien  pour savoir que les chiffres présentés par nos experts pour hisser la Mauritanie  au  rang d’un  bon élève sont faux et que les bilans fournis par ses hommes pour vanter la réussite de son programme sont une vue de l’esprit pour le flatter. Point besoin d’être instruit pour savoir que le pays est mal géré. Et corrélativement toute mauvaise gestion colle avec une mauvaise gouvernance.  Le syllogisme est tout fait. A chacun de le composer. En deux ans à la tête du pays, Mohamed Ould Ghazouani  s’est doté de  deux gouvernements : celui  d’Ismail Ould Bodde Ould Cheikh Sidiya et présentement l’équipe de  Mohamed Ould Bilal.  La majorité des ministres n’ont pas bougé. Contrairement à ce que l’opinion publique mauritanienne attend  : que  c’est  en faisant un jeu de rebelote constant qu’on fait avancer les programmes. Tous les régimes sont passés par là pour une raison simple héritée de Taya : offrir à chaque laudateur un portefeuille. Chaque semaine voit l’arrivée de nouveaux placements. Cette tradition a favorisé la culture du pillage  invétéré , du népotisme et de la paresse. Personne ne se  tourne  plus au travail. Chacun cherche la facilité. Le mérite n’existe plus et l’appartenance au   parti de la majorité devient une carte d’accès aux postes et autres avantages. Pour changer cette situation, Ghazouani doit procéder au plus vite à l’élaboration  d’une charte éthique et déontologique à laquelle les  fonctionnaires de l’Etat doivent  souscrire pour s’acquitter de leurs responsabilités. Réduire les portefeuilles et postes  à redondance institutionnelle, faire  appel à des compétences technocratiques peu importe la couleur de la peau ou la coloration politique, pour engager des réformes dans tous les secteurs notamment l’éducation,  la santé, l’agro-pastoralisme et donner un coup d’accélérateur à un changement véritable. Les bonnes paroles ou les bonnes intentions à elles seules ne suffisent pas pour sortir de l’immobilisme. La Mauritanie a atteint le sommet de l’anarchie dans la prédation des biens publics. Un point achevé de la faillite de l’Etat. Un déni de justice. Le président semble avoir les  mains  libres pour agir en toute responsabilité. Le temps n’attend pas les grandes décisions courageuses. La Mauritanie a besoin d’un homme fort pour inaugurer une nouvelle ère d’assainissement des finances de l’Etat et de la mobilisation des compétences nationales pour gagner le pari d’une gouvernance  vertueuse et laborieuse. Le reste n’est que tergiversations et diversions…

CTD

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