Destin d’une Nation (suite)

La Mauritanie a été créée sur du sable mouvant. Donc sans fondement et avec des
matériaux de récupération sans cohérence ni consistance .Dire que l’édifice est précaire est
un euphémisme. Que sa résistance aux souffles permanents du désert tient encore du
miracle. Oui, ce pays se cherche à tâtons sans trouver le chemin de l’affirmation de son
identité. Sans laquelle on ne saurait bâtir une existence. Un vivre ensemble, une
communauté de destin. Une nation de surcroît, sociologiquement plurielle doit par essence
avoir un référentiel à travers lequel tous ses citoyens peuvent s’identifier. Et ce n’est
assurément pas par un coup de décret que.se définira ce cadre unitaire. Mais par
l’intelligence des hommes et l’appel à un génie fédérateur de l’âme nationale. Or en
l’absence d’esprits lumineux et pondérés rien de .stable ni de durable ne pourrait
s’implanter. Les règles du jeu ont été faussées des le départ par des mauvais choix? Des
calculs inavoués? Un manque de vision à long terme?
La Mauritanie est et restera fragile parce qu’elle a été accouchée avant terme comme un
bébé prématuré. Elle porte le handicap de cette naissance inachevée, douloureuse. A la
clinique d’Aleg en 1958 dans le tourbillon d’un forum houleux en plein air entre le désert
et le fleuve la mère patrie a poussé ses gémissements. Pour achever sa gestation avec la  proclamation d’une indépendance dont la suite sera connue Un cadeau empoisonné de la
Fance coloniale. A Aleg la mascarade fut scellée par des alliances et contre alliances, où les
vraies questions furent élaguées, l’avenir de tout un pays laissera grandement les portes des
« Aleg- ations » et complots à tout va. Depuis la Mauritanie est le pays des conspirations,
des trahisons, des traquenards politico-militaristes. Le ver est dans le fruit. Nous ne
pouvons rien construire de durable sur un édifice au fondement branlant. Condamnés au
supplice de l’éternel recommencement. A peine né, le pays fut gagné par le virus des
contradictions profondes sur fonds de revendications identitaires ethnicisâtes et tribales. En 1966 le pays est au bord d’une guerre civile. La cassure dans le système éducatif a laisse une plaie béante qui n’arrive pas à se refermer faisant péricliter les valeurs d’une école citoyenne. Le bicéphalisme de l’enseignement a éloigné culturellement les enfants
mauritaniens qui partageaient les mêmes dortoirs et les mêmes colonies de vacances. Notre système actuel ne ressemble à rien. Il roule dans la médiocrité des improvisations et des  reformes loufoques. Une école sans contenu ne peut produire que des cancres, des
« Totos », « Jouhas » et autres personnages idiots, falots des contes scolaires auxquels
aucun élève de la belle époque ne voudrait s’identifier. Au lieu de s’arrêter pour repenser le
système sur des nouvelles bases, on s’obstine à l’enfoncer dans les miasmes morbides de la
tricherie. Partout des ratés, des retours de bâtons du temps perdu autant de malédictions
qui nous rattrapent. Normal, car nous payons le fruit de notre mauvaise foi en l’avenir de ce
pays dont nous nous servons plus que ne le servir. Partout le même intérêt gargantuesque qui convoque les appétits insatiables de bouffer gloutonnement tout ce que la République offre
comme opportunités. Un demi-siècle d’existence déjà. Aucune exception n’est venue
démentir cette règle appliquée à une gouvernance des zombies qui sucent le sang d’une nation condamnée à revivre les mêmes scénarios où la succession des  régimes voyous confisquent le destin de toute une nation.. A suivre…

CTD

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