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Et si Mauritanie méritait son Président?

Pendant que le débat enfle sur l’empire financier de l’ex  président Mohamed Ould Abdel Aziz, mis en cause dans une affaire de présumé scandale de biens mals  acquis qui lui a valu des poursuites judiciaires et  aujourd’hui une  détention préventive, l’opinion publique en vient à se poser des questions sur la moralité de ses dirigeants. L’homme qui est visé par des faits aussi gravissimes s’est fait  passer pendant 10 ans pour  un apôtre de la gestion vertueuse des deniers publics. Il a fait  » vomir »  à des hommes d’affaires ,hauts dignitaires des régimes précédents et même les siens des milliards de billets de banque. Aussitôt hors du palais il sera épinglé par les mêmes mauvaises pratiques qu’il  disait abhorer  . Son successeur riant sous cap doit-il aller au-delà du simple sujet Aziz pour montrer que nul n’est au-dessus de la loi. En déclarant le  1er août 2019 son  patrimoine devant la Commission pour la Transparence financière dans la vie publique , Mohamed Ould Ghazouani, s’est-il contenté d’accomplir un geste symbolique passé d’ailleurs inaperçu dans un contexte où les mauritaniens sortaient d’une élection émaillée de violences. Rien n’avait filtré sur ce patrimoine pour donner une idée sur ses biens sachant qu’il est difficile de savoir ce que possèdent réellement nos dirigeants. Tout ce que l’on sait est que le document établissant ladite  déclaration de patrimoine fut remis au Rapporteur de la Commission pour la Transparence financière dans la vie publique, en présence du président de la Cour suprême et du président de cette Commission. Mohamed  Ould Abdel Aziz qui avait avant son successeur passé cet examen de conscience plutôt ce trompe-l’oeil peut-il honnêtement se regarder dans la glace et fixer les mauritaniens droit dans les yeux? A son tour et pour l’histoire Ghazouani doit bien jouer la transparence avec les mauritaniens. Car pour combattre un mal faudrait être le premier à donner le bon exemple. Il pourrait durant tout son mandat bénéficier des préjugés favorables tant que lui et ses proches ne grugent les marchés publics. Tant que les rumeurs sur ses présumés palais personnels tres valeureux qui alimentant les débats contradictoires au centre desquels lui et son ancien camarade sont les pièces maîtresses. Tant que les investissements colossaux (bien couverts) dans des filières commerciales juteuses qu’on lui prête  par l’intermédiaire de ses plus proches ne dépassent pas le stade de montage à dessein de nuire. Tant que l’influence familiale ne  prenne  les allures  de l’état dans l’état. Tant que les énormes opportunités économiques et financières ne soient un mirage lointain pour un pays pauvre de plus en plus peuplé par des millions de misérables faute d’une gestion saine et rigoureuse.  En Afrique la première dame  tire toujours les  ficelles de l’appareil d’État. En Mauritanie elle pèse de son poids avec une grande ascendance sur les décisions de nominations et d’octroi de grands privilèges. Plus son apparition sous les caméras est régulière mieux cette image plane sur le palais. Même discrète sa main fait bouger les pions.

Ghazouani doit tenir la dragée haute. Car le  défi est de taille. Mais le temps n’attend pas les retards dans le passage à l’offensive. Les lignes de front  ouvertes sont nombreuses pour savoir bien manœuvrer. Le social, l’éducation, la santé, l’employabilité des jeunes, les discriminations… Le gouvernement doit être à la pointe du combat sous la houlette du Président dont l’effacement royal donne l’impression d’une indifférence sur la prise en main des grands problèmes du pays. Sans se calfeutrer dans le confort des salons somptueux. La bataille se situe sur le terrain , le partage sous le soleil et les vents de  cette misère populaire. Sans se faire raconter…Sans croire aux mensonges des médias officiels. Ni aux fanfaronnades des laudateurs.

Il est temps, grand temps que la Mauritanie mérite son Président!

 

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