Education

Écoles publiques : de l’impossibilité de forcer un système  « ankylosé »

L’année scolaire 2022/2023  démarre fievreusement avec une nouvelle disposition officielle éliminant les inscriptions en 1ere année du fondamental des registres des  écoles privées pour les enfants en  âge de scolarisation. Désormais, il revient exclusivement aux établissements publics d’accueillir les débutants  issus de toutes les catégories sociales. Seulement cette décision prise à la hâte  n’a pas bien été  étudiée pour mettre en place les conditions matérielles et pédagogiques pour relever les défis. De surprise en indignation, les parents des enfants s’inquiètent non seulement de la surcharge des  classes mais aussi de la qualité de l’enseignement et de l’anarchie ambiante dans laquelle ces juvéniles vont évoluer .Avec des classes bondées qui ont triplé d’effectifs , la  marmaille  grouille comme des poussins  dans une  basse-cour sans surveillance aucune. Deux ou trois maîtres se relaient dans une seule classe pour  emmener les petits  à ânonner  une ou deux lettres  durant toute la semaine. De quoi  créer un climat  « polyphobique » traumatisant des  cerveaux fragiles. Dans beaucoup d’écoles , cette pratique pédagogique délibérément introduite par des directions d’écoles pour arranger les emplois de temps des maîtres ne fait l’objet d’aucun contrôle. Si l’objectif de soustraire la première année du fondamental de l’enseignement privé est de réhabiliter l’école Républicaine, l’approche n’a pas été bien orientée selon les règles pédagogiques adéquates. Comment espérer améliorer la qualité de l’enseignement public  avec des effectifs pléthoriques, un  déficit de competences élevé, une insuffisance de matériels pédagogiques, des espaces scolaires caillouteux et poussiéreux,des conditions hygiéniques déplorables, des cloches aphones, des enseignants qui n’ont plus le sens de la déontologie et aux apparences froissées ,  des directeurs qui n’incarnent  plus l’autorité. Dans  cet environnement où ne scintille aucune  lumière de l’excellence nos grands artisans de l’école Républicaine prétendent transformer par l’alchimie de leur génie un systeme  aux abois depuis des décennies.
Une réforme ne se décrète pas. Elle se prépare avec l’intelligence la patience  et les moyens necessaires ,  jusqu’à la production des résultats escomptés.
Le pire est de s’engager dans un processus mal conçu dès le départ et qui occasionnera une perte de temps pour retomber comme le rocher de sisyphe sur un chantier continuellement en ruines. Les commissions de suivi supervisées  par le PM gagneraient à souligner réellement les obstacles qui justifient l’impossibilité de forcer le baudet de la réforme à marcher avec des pattes « ankylosées  »

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