Au pays des » normalisations absolues » !
L’un de nos défauts les plus aberrants et profondément ancrés dans notre existence est cette inclinaison sans résistance aucune devant des faits normalement insupportables qui finissent par compromettre notre liberté de dire oui ou non , en toute conscience. Ce qui dans une communauté de destin accomplie fonde le sens d’une existence. Bon ou mauvais, juste ou injuste, légal ou interdit , licite ou illicite , nous subissons les séquelles de l’histoire anachronique improvisée par des faux scribes. Des pseudo donneurs de leçons érigés en maîtres du jeu politique. En guides absolus . Et que dire encore…
Sans mot à dire , nous demeurons de simples pantins et jamais des acteurs ou simplement des gens en chair et en os tout court. Dépourvus de la faculté d’agir . Nos réflexes sont inhibés par la soumission à une peur qui paralyse nos entrailles qui nous suspend à un horizon lugubre plein d’incertitudes.
Nous sommes tous. traversés en lame de fond par cette pathologie héréditaire incurable qui nous condamne à la résignation totale. A la cécité.
Façonnés en stéréotypes nous sommes des « maudits » oui oui et jamais des béni-non ,non poussés comme du bétail durant les élections. Après avoir cautionné les choses les plus débiles, nous n’aurons comme toute récompense que la flambée des prix et des coups de matraques dans le dos au moindre mouvement de protestation contre une décision arbitraire d’une autorité qui humilié les citoyens que l’on continue à réduire au silence.
Quand c’est le pouvoir qui commande une marche de soutien à une réforme farfelue, loufoque les gens marginalisés s’invitent à la procession collective comme des possédés contre quelques kilos de poisson congelé devenu incolore et inodore.
Quand l’état veut noyer le poisson dans les profonfeurs de notre océan il crie au complot pour détourner les consciences . Finalement nous vivons des crises sans oser le dire car l’état les a requalifiées de situation normale. En période de grande famine, on préfère s’abstenir de parler de catastrophe pour atténuer par l’expression « d’insuffisance alimentaire. »
Si c’est l’esclavage on évite de heurter les consciences pour évoquer les séquelles d’un phénomène moyenâgeux même refoulé dans le subconscient, résiste aux temps modernes. Le racisme n’existe pas c’est l’impolitesse qui sied à l’usage.
Notre système politique excelle dans l’art de transformer les erreurs en exploits et les échecs en succès . Refusant de faire le diagnostic de ses contre-performances. le système dominant s’évertue aveuglement à persévérer dans la litanie de la démagogie consistant à claironner que chez nous tout est mieux dans le meilleur des mondes . Notre démocratie donne l’illusion qu’elle est devenue un modèle digne d’être suivi par les pays champions des révolutions des palais. Notre Mauritanie , elle, ne figure plus dans le.cercle des conspirateurs contre la démocratie , chose verrouillée constitutionnellement….Au pays de tous les paradoxe!!!