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Présidentielle 2019 : le Plan de succession « triumvirale » au palais, bien en marche !

Le scénario très contesté et non totalement achevé qui se déroule en RDC risquerait à bien de similitudes se produire en Mauritanie. A moins que …En effet, le plan de retrait du pouvoir que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz mijote depuis quelques temps fait penser à une telle alternative de succession « arrangée » de l’homme fort du pays. Le débat sur un troisième mandat (osons le croire), est désormais caduc. Place aux larmes de crocodile que les suppôts du régime versent à flot hypocritement, pour témoigner de leur fidélité au chef qui se prépare à quitter le palais dans quelques mois tout en continuant à garder un œil bienveillant sur les affaires.
Mohamed Ould Abdel Aziz quittera non sans regrets le confortable fauteuil pour ne pas heurter une grande partie de l’opinion nationale et surtout éviter de se discréditer auprès de la communauté internationale lui qui a un carnet d’adresse bien rempli et une bonne mention de meilleur combattant du terrorisme. Autant d’acquis qu’il entend préserver pour continuer à être consulté sur ces questions aussi brulantes. Et par conséquent garder le pied sur l’étrier diplomatique.
Et ce n’est pas pour rien qu’il soit lauréat du prix Mandela. Mérité ou non, la question reste posé ! Une chose est sûre, l’homme fort de Nouakchott continue de nourrir des ambitions politiques. Il ne s’en cache pas. A ce niveau, c’est au moins clair pour tous les mauritaniens. Comment entend –il mettre en œuvre son futur projet, et de quels moyens dispose-t-il pour arriver à ses fins ? Trois hommes travaillent sans relâche depuis très longtemps pour imposer un schéma de succession à la présidence. Jusqu’au bout ?
Le scénario le plus probable dédié à Aziz est de reprendre les rênes de son parti, l’UPR qu’il réorganisera à sa manière en vue de revenir au pouvoir par les urnes. En attendant d’en arriver à cette hypothèse, le Président sortant est flanqué d’un dauphin dont le nom revient sur toutes les lèvres. Il s’agirait de l’ex-chef d’état-major des armées et actuel ministre de la défense. Un homme jusque-là discret qui commence à sortir de l’ombre. Avec Ghazouani , son compagnon d’arme fidèle parmi les fidèles , l’ami Aziz formerait un tandem pour continuer à maintenir une certaine autorité sur le système politique tant que le deal amical pourrait marcher. Il aura le temps de bien resserrer les rangs de sa formation. De l’argent, cela ne manquera pas aussi pour recruter des bases électorales, s’entourer d’une « garde » rapprochée et d’un establishment politique de haut niveau capable de mener des offensives politiques de grandes envergures et s’imposer comme la plus forte formation politique que nul autre parti de l’opposition ne saurait laminer. Déjà, avec une majorité confortable à l’assemblée, tous les grands projets que voudrait faire passer le (bientôt) ancien président du pays, le seront comme lettre à la poste. A condition que l’union sacrée tienne la route. Difficilement pour un homme d’un tempérament incisif de gérer des soutiens frileux sur une scène où le nomadisme politique est le sport le plus célèbre en Mauritanie. Aujourd’hui les premières pièces de ce puzzle sont en train de se mettre en place avec les élections passées où le président a fait un forcing pour faire passer sa majorité, imposer son bras politique Cheikh Ould Baya comme président de l’assemblée, puis rapprocher son très probable dauphin Ghazouani de la présidence au propre comme au figuré ! Enfin la décision solennelle de ne pas briguer un troisième mandat est venue conforter le scénario de rotation triangulaire autour du palais entre Aziz/Ghazouani//Baya. Qui plus qu’un président de l’assemblée est plus proche du palais en cas de vacance de pouvoir ? Une petite phrase lâchée par mégarde sans doute par Aziz lors de son dernier discours de la marché contre la haine est passée presque inaperçue et qui en dit long sur les intentions cachées de cet homme : « en dix ans nous avons réalisé d’importes infrastructures. Vous verrez encore d’ici 2023 … ». (un acte manqué dirait Freud). On sera en ce moment à une année de la fin du mandat du prochain président. (A suivre…)

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