Ghazouani –Aziz : Entre Le cœur et la raison où mettre le curseur du pouvoir ?
Entre Ghazouani et Aziz l’amitié qui resserrait les liens entre les deux castors politiques commence à se fissurer. Des décennies durant, le destin unissait les frères d’armes pour les porter au sommet du pouvoir l’un après l’autre. Aziz a tenu pendant plus dix ans l’aviron avant de passer le témoin à son dauphin Ghazouani. Bien des choses se sont passées durant le long règne de Mohamed Ould Abdel Aziz et qui pouvaient compromettre son régime : tir ami, fronde des sénateurs, manifs tous azumuts…) .A chaque fois les deux hommes forts faisaient bloc pour reprendre la main et continuer leur deal. Ceux qui y avaient tenté de trouver la faille fatale qui pouvait briser cette longue amitié se sont désillusionnés. Le pouvoir a toujours été l’épée de guerre où des hommes qu’on croyait inséparables se sont livrés à de pires tragédies. L’histoire fournit des exemples tristes. Cela est d’autant plus fréquent que les complots autour du palais font partie des pratiques anti-démocratiques en Mauritanie où un président élu ou non n’est pas à l’abri des conspirations. Que dire si l’entourage file du mauvais coton pour éloigner la confiance en entretenant la confusion. C’est là où les démons peuvent hanter les consciences pour faire basculer le navire dans les eaux profondes. Le retour de l’ancien président au pays nourrit des questions sans apporter des réponses sur l’avenir proche entre les deux grands castors qui se vouaient respect et considération. Mais entre le cœur et la raison le pouvoir a du mal à faire dans la complaisance et finira un jour par trancher. Les analystes politiques se perdent dans la recherche des indices de désagrégation des cordes qui tiennent la fidélité en orientant les regards vers les entourages des deux hommes. Chaque fois c’est une nouvelle infox ou intox qui venait épiloguer sur les malentendus entre les clans, les familles, des deux dinosaures qui feignaient de jouer aux indifférents en minimisant ces épiphénomènes . Cette fois les bons rapports entre Mohamed Ould Ghazouani et Mohamed Ould A bdel Aziz sont sérieusement entamés. Si les amitiés hors pouvoir sont plus susceptibles de durabilité, il n’en n’est moins dans le mélange des genres. Le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache au prix souvent d’une dramatique conquête ou reconquête. Aziz a –t-il le sentiment fort légitime d’avoir donné le pouvoir ou de l’avoir prêté à son alter-égo, son complice de toujours. C’est là le mystère qui continue de planer sur le ciel des amitiés des deux mammouths. La scène politique national en mal de décrispation porte encore les stigmates laissés par la main du président Aziz risque de connaitre d’autres rebondissements avec le retour de celui qui est accusé de « troubleur » de la mare. Cette fois attention aux hippopotames !
CTD