Mohamed Ould Ghazouani et le PM tancent le gouvernement Et après… !!!
Ces derniers jours le chef de l’Etat Mohamed Ould Ghazouani et le premier Ministre Mohamed Ould Bilal ont multiplié les déclarations sur la bonne gouvernance en s’adressant au gouvernement lui enjoignant de faire preuve de gestion vertueuse des deniers publics mais aussi d’appliquer les principes de l’équité et des bonnes pratiques administratives et disciplinaires. Le président de la République a admonesté le gouvernement en mettant en garde contre le népotisme, le favoritisme et bien d’autres comportements qui gangrènent l’appareil gouvernemental depuis des lustres. Autant de mauvaises choses qui n’arrivent pas à déserter les systèmes qui se refusent à tout changement et qui sont profondément ancrés dans les mentalités et mœurs politiques. Venus de la part du premier responsable du pays, de tels propos doivent dépasser le simple fait d’annonce et d’un blâme pour prendre une dimension plus qu’injonctive mais coercitive. Suffisant pour que le PM s’en saisisse comme une sacrée mission à mettre au devant de son agenda pour prêcher le message avec toute la rhétorique qu’il faut. Et ce n’est pas un événement si un Président mauritanien adresse des critiques sévères sur la gestion catastrophique des ressources financières du pays ni sur des menaces de poursuites des auteurs de détournements rarement suivis d’effets. Les récentes auditions de l’ex-dignitaire du régime et de ses anciens collaborateurs sur la décennie dite de Mohamed Ould Abdel Aziz y est elle pour quelque chose ? Ou est-ce un prélude à un changement d’une équipe gouvernementale en partie gagnée par une sorte d’atonie dont elle n’arrive pas à se départir. Le peuple n’a rien vu venir en dépit des nombreux discours et promesses qui leur ont été débités depuis l’arrivée de l’actuel homme fort du pouvoir qui certes tente d’aplanir les crises sociales par des mesures d’atténuation des effets covid par un programme dédié à la lutte contre la pauvreté. Il a aussi fait bonne mine à l’égard des opposants farouches au régime passé. Mais les mauritaniens restent suspendus aux promesses d’un vrai changement en terme de rupture des vieilles pratiques toujours en vigueur et qui riment avec népotisme, laxisme, incurie administrative des mots toujours érigés en règle de fonctionnement d’institutions bancales bloquant tout progrès économique social et politique dans le pays. Si comme la dit le PM : «l es ressources sont disponibles et rien ne justifie encore le laxisme ou le retard dans l’exécution des projets », il faut alors chercher les raisons pour remettre les choses en marche. Il n’est un secret pour aucun mauritanien que les principes de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est remplacé par la tribu qu’il faut au poste qu’il ne faut pas. L’exemple doit venir d’’en haut. Actuellement le déséquilibre tribal et régional est patent. Les nominations à caractère népotiste sont montées en flèche du sommet à la base. L’iniquité et l’égalité dans les concours et l’octroi des privilèges indus sont flagrants. Les discriminations sont de règle dans tous les domaines et plus qu’avant. Nos hauts dirigeants préfèrent-il se taire et continuer à répéter la même litanie de la négation de la réalité aussi grave que le cancer social qui gangrène ce pays. si tant est vrai que la volonté de changement anime le nouveau pouvoir, pourquoi ne pas passer à l’acte sans se gargariser de discours grandiloquents. Pour asseoir une gouvernance vertueuse il faut promouvoir l’égalité et la justice pour que tout le reste suive aisément. Le changement d’un régime ne doit pas s’entrevoir à l’aune de la garde robe mais dans le passage en force à l’action. Or les mauritaniens ne sont plus enchanté par les répétitions des mêmes parodies qui se jouent sur scène mais ils veulent d’un vrai changement de cap et de gabarit.
CTD