Jusqu’ où le pouvoir tolérera –t-il les simagrées d’Aziz?
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L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz continue sans la moindre hésitation à mobiliser ses ouilles dans la rue. Ses rendez-vous à la direction de la sûreté pour signer sa présence chaque vendredi se sont transformés en véritables cirques politico-médiatiques. Formant un cortège d’accompagnants qui passent pour ses fidèles l’ex-président multiplie les rassemblements populaires pour adresser aux autorités un message de défi aux allures de provocation. Pourfendant le pouvoir de son successeur Ghazouani devenu sa cible directe, il invective, persifle et ridiculise les fifres du pouvoir à l’origine de l’enquête sur sa décennie. Il se donne à fond dans cette action de communication qui a pris de l’ampleur dans les réseaux sociaux. Il ne rate aucune occasion pour faire des révélations ou dénoncer les failles du système actuel. Aziz peut se permettre de mettre en cause la mauvaise gestion de l’actuel régime. Se faisant un donneur de leçons dans la moralisation des deniers publics. Au milieu de sa bande d’agitateurs il tourné ses vidéos avec des smartphones qui fournissent les moindres détails sur le jeu d’ échanges de propos et répliques avec les forces de l’ordre qu’il espionne et enregistre les conversations retransmises en live. Aziz se délecte de ces exercices et en tire une gloire qui lui permet de nourrir son ego. L ‘image devient bien cocasse pour un ancien président qui hier réprimait les manifestants qui contestaient dans les rues son régime. Comme un roi fou c’est lui qui investit les avenues et galvanise des jeunes gens autour de son discours à la tonalité dithyrambique. Aziz a-t-il pété les plombs se demandent certains qui trouvent l’homme étrange par son comportement qui colle mal avec la personnalité d’un homme qui incarnait l’absolutisme du pouvoir. Non, rétorquent d’autres. Aziz est à la conquête d’une nouvelle aura populaire pour tenir tête à son ancien compagnon et ami “incapable” de le plier en deux. Mais à force de persévérer dans cette logique suicidaire il risque de se voir embastiller et humilier sans autre forme de procès. Les signes de ce hara kiri planent sur sa tête.
CTD