DPG : le Premier Ministre Mokhtar ould Diay devant l’Assemblée Nationale
Pour son premier baptême de feu le.chef du gouvernement était ce mercredi 4 septembre 2024 à l’hémicycle pour dérouler les grandes ambitions contenues dans la DPG du gouvernement , devant les députés à l’occasion de la rentrée parlementaire
Dans son.discours , le Premier Ministre a d’emblée campé les contours d’un programme assez ambitieux qui tient compte des acquis réalisés durant le premier quinquennat , des performances à renforcer ainsi que l’accélération des chantiers en cours et le lancement de nouvelles infrastructures de développement durable
Après avoir passé en revue les réalisations phares durant le premier mandat du président Mohamed ould Cheikh El-Ghazouani le Premier ministre a contextualisé l’environnement économique , social , politique et institutionnel du pays tout en annonçant les défis qui attendent le nouveau gouvernement dans les domaines prioritaires: Etat de droit dans toutes ses déclinaisons, répartitions équitable des richesses, système.educatif , services de base , lutte contre la corruption , promotion d’un état moderne dans.le respect des valeurs morales et sociale ,ancrage de la culture démocratique , renforcement de l’unité nationale, sécurité et souveraineté nationale entre autres priorités que le premier ministre a évoquées dans son discours où se dégage une volonté de rattraper bien des retards accumulés pendant plusieurs décennies faute d’optimisation des richesses du pays , d’un système de gouvernance politique à la hauteur des défis multiples de la refondation d’un état de droit … autant de chantiers qui constituent des engagements forts du président Mohamed ould Cheikh El-Ghazouani qui se sont traduits en grande partie dans les faits. A martelé le PM.
Cependant, a-t-il souligné « toutes ces grandes réalisations, visibles et palpables, n’ont pas occulté aux yeux de Son Excellence le Président de la République l’envergure des défis qui restent à relever, du fait de sa haute
ambition pour le pays, de sa conscience de l’ampleur des aspirations légitimes de notre peuple, de sa
connaissance de notre relation très récente, en tant que société, avec l’État moderne, de sa profonde
compréhension des défis complexes et interdépendants imposés par l’environnement mondial et
régional au niveau sécuritaire, géopolitique, économique et environnemental, ainsi que de sa pleine
compréhension des dysfonctionnements structurels profonds que nous avons accumulés sur des
décennies. » Et Moktar ould diay de préciser :
que « Nous sommes un pays dont on dit souvent qu’ « il est riche par ses ressources naturelles. » Cependant,
on ne mentionne que rarement, dans le même temps, que la richesse des nations et des peuples se mesure par leur aptitude à exploiter de manière durable leurs ressources naturelles et leurs capacités créatives, bien plus que par l’abondance des ressources elles-mêmes.
Or nous ne pourrons améliorer notre capacité à exploiter nos ressources et nos énergies créatrices
qu’en relevant les défis auxquels fait face notre pays, et que Son Excellence a ramené, dans son
programme « Mon ambition pour la Patrie », à cinq défis principaux :
Le premier défi se rapporte au degré d’ancrage de l’État, des Institutions et à la Gouvernance.
Notre expérience récente de l’État moderne et les conditions entourant sa naissance chez nous
ralentissent lourdement la transformation de nos mentalités et de nos comportements dans le sens
d’une meilleure assimilation des exigences de l’État de droit et des institutions, en termes
d’organisation et de procédures, particulièrement celles en rapport avec l’idée ancrée dans notre
conscience collective, que l’État est une entité étrangère, ennemie, à laquelle il est permis
légitimement et moralement de porter toutes les atteintes possibles.
Le second défi est lié à la faiblesse structurelle de notre économie
À ce niveau, le principal problème pour notre pays réside dans le fait que nos parcours de croissance
n’ont jamais atteint un niveau permettant un réel décollage économique. Cela est dû, notamment, aux
insuffisances dans la diversification des sources de croissance, à la faiblesse des infrastructures de
soutien, et au déficit criant dans la mise en valeur des secteurs où nous avons un avantage comparatif,
ainsi que les insuffisances évidentes dans l’exploitation efficace des opportunités offertes par nos
potentialités, la faiblesse structurelle de notre secteur privé dans son ensemble et la taille réduite de
notre marché intérieur. Ces éléments constituent les obstacles majeurs à ce niveau.
Le troisième défi concerne nos ressources humaines
À ce niveau le problème principal demeure la prédominance de mentalités et de comportements
contraires à la culture du travail, à la valorisation des métiers dans leur diversité, et à la reconnaissance
de l’honneur attaché au travail et aux travailleurs. Ces mentalités affaiblissent les volontés, délitent la
force de l’engagement et inhibent les énergies et les capacités créatives.
Le quatrième défi est celui de la consolidation de notre unité et notre cohésion sociale.
Nous sommes un peuple uni par une même foi religieuse intégrative, une histoire partagée un devenir
commun et un avenir prometteur. Cependant, les mentalités rétrogrades, les stéréotypes erronés et les stratifications sociales sans fondement réel continuent à fragiliser cette cohésion sociale.
Ces néfastes résidus du passé se nourrissent de l’exacerbation du
sectarisme et du tribalisme, des inégalités économiques Eagrantes et de
la précarité qui les accompagne. Ils sont également alimentés par une
répartition inéquitable des richesses et des opportunités, affiectant
souvent les couches sociales historiquement victimes d’injustice et de
marginalisation
Le cinquième defi ‘, lui, est sécuritaire et géopolitique
L’interconnexion entre les di+érents pays, du fait de la mondialisation, et
la force par laquelle ils s’impactent les uns les autres, impose parfois aux
pays, pris individuellement, des dé)s qui sont à la base internationaux ou
régionaux.
Les effets dévastateurs de la violence, du terrorisme et des guerres qui
sévissent au niveau international ont fortement impacté notre continent, en particulier la région du Sahel, qui a connu une forte propagation de
l’extrémisme, de la violence et des groupes terroristes, compromettant les
fondements de la sécurité et de la stabilité.
Bien que nous ayons pu préserver notre sécurité et notre stabilité dans
cet environnement très perturbé, par la grâce d’Allah, l’eDcacité de notre
stratégie sécuritaire intégrée et multidimensionnelle et la vigilance de nos
vaillantes forces armées et de sécurité, il reste, cependant, que le dé)
persiste, le danger demeure et la vigilance est toujours requis
Des vastes chantiers structurants
Dans la DPG, le Premier Ministre a égrèné la liste de grands chantiers auxquels son gouvernement sattele à mettre en œuvre conformément aux priorités accordées par le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani parmi lesquels
Un État de droit et des institutions fortes, avec une bonne gouvernance moderne,
- Une économie performante, résiliente et éco-durable,
- Un capital humain bien formé et qualifié, en particulier chez i les
jeunes,
- Une unité nationale solide et une intégration sociale inclusive.
- Une sécurité et une stabilité bien assises, et un rôle international et
régional efficace.
Il s’agit également d’engager de vastes réformes pour booster l’économie nationale pour accélérer la croissance, tout en maîtrisant l’inflation et en stabilisant les prix sur le marché national notamment le cours des importations. Le gouvernement veillera à améliorer le niveau de vie des populations tout en répondant aux attentes sociales. Le développement des infrastructures de base est au menu de la déclaration de politique gouvernementale qui s’inscrit dans un vaste champ de promotion d’un développement durable. Le PM n’a pas manqué d’adosser les ambitions du gouvernement sur de stratégies et des actions qui faciliteront l’exécution d’un programme ambitieux à cours, moyen et long terme.