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Atelier de validation de l’étude sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels des travailleuses domestiques en Mauritanie


Les 13 et 14 décembre 2023, s’est tenu un atelier de partage des résultats des projets d’appui stratégique aux travailleuses domestiques en Mauritanie. La cérémonie a débuté par la présentation des participants, regroupant des acteurs des OSC, des associations et organisations œuvrant pour les droits des femmes/filles et des travailleuses domestiques, ainsi que des représentants des ministères de la fonction publique et du travail et du ministère de l’action sociale de l’enfance et de la famille.

Dans son discours d’ouverture, Dr. Fatima Diallo a exprimé sa gratitude au nom du Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économique Sociaux et Culturels (CRADESC) envers les participants et a expliqué le contexte et les objectifs de cette organisation de la société civile. Elle précisera que cette étude a débuté l’année dernière par un forum, suivi d’une enquête touchant au moins 486 travailleuses domestiques, ainsi que d’une trentaine d’entretiens approfondis avec les personnes ressources dans différents segments du secteur d’activité.

Lors de ce forum inaugural, nous avons abordé les enjeux de cette étude dans le contexte de la célébration à travers le monde. CRADESC, en tant qu’institution, répond à la nécessité de mettre en place des structures indépendantes de réflexion et d’action stratégiques dédiées au renforcement du plaidoyer sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels, qui occupent encore une position secondaire dans les agendas de mise en œuvre des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Ce projet a touché plus de 4236 travailleuses domestiques et 4270 TS issues de neuf (9) pays de la sous-région.

Le projet a également impacté plus de 270 organisations de la société civile, de syndicats et d’organisations patronales, favorisant la collaboration avec plus d’une cinquantaine d’acteurs institutionnels dans ces différents pays. Dr. Fatima Diallo a rappelé que le projet a permis la production de neuf rapports partagés lors de huit ateliers nationaux et huit déjeuners avec la presse, visant respectivement la validation des résultats et leur présentation aux acteurs des médias.

Après la validation des résultats de l’étude au Togo, au Bénin et en Gambie, nous nous retrouvons aujourd’hui en Mauritanie pour le même exercice, couvrant les pays de la deuxième phase du PASTDOM. Pour conclure, Dr. Diallo espère que cet atelier offrira des orientations prometteuses pour le renforcement de la protection des droits des travailleurs domestiques dans notre sous-région, en particulier en Mauritanie, et souhaite un franc succès à tous.

À son tour, le secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Mohamed Ould Brahim, explique l’intérêt de cet atelier pour la CNDH, institution consultative intéressée par les questions de la traite, de l’esclavage et des travailleuses domestiques. La Mauritanie, soucieuse de protéger et de promouvoir les droits des travailleuses domestiques, a mis en place un arsenal juridique et a réglementé le travail domestique par un arrêté ministériel qui protège les droits de cette catégorie vulnérable.

 

La Commission se réjouit de la tenue de cette rencontre, dont l’objectif est de mesurer l’ampleur des violations des Droits Économiques, Sociaux et Culturels des travailleuses domestiques dans notre pays, mettant ainsi à la disposition des décideurs des données fiables sur lesquelles ils pourront s’appuyer pour prendre des mesures en vue de protéger les droits des travailleuses domestiques en Mauritanie. En conclusion, le secrétaire général de la CNDH a rappelé que la Commission nationale des droits de l’homme est une Institution Constitutionnelle Indépendante de Promotion et de Protection des Droits Humains, ayant un rôle de conseil aux institutions de la République.

En présentant les résultats de l’étude sur les violations des droits des travailleuses domestiques en Mauritanie, M. Bassirou Ndiaye, chargé de recherche à CRADESC, affirme que 76 millions de travailleuses domestiques existent dans le monde, dont 76% sont des femmes ; 9 millions sont en Afrique, dont 68,4% sont des femmes ; 43 268 TD en Mauritanie, dont 68,525% sont des femmes. Concernant le niveau d’études des TD, la majorité a un niveau moyen, n’est affiliée à aucune organisation ou syndicat, et ne bénéficie pas d’allégement de travail. Sur le plan juridique, la convention n°189 de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques existe depuis 10 ans.

M. Bassirou note que le CRADESC, créé en juillet 2019 par Dr. Fatima Diallo, a pour objectifs d’œuvrer pour la justice effective des droits humains devant les juridictions francophones, d’offrir un appui stratégique aux gouvernements et autres décideurs, d’appuyer et renforcer les capacités des citoyens, et de produire des recherches tout en valorisant les savoirs locaux.

Il est à rappeler que cet important atelier, organisé par le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (CRADESC) de la Fondation pour une Société Juste (FJS), s’est déroulé en collaboration avec son point focal en Mauritanie, le Comité de Solidarité avec les Victimes de Violations des Droits Humains en Mauritanie (CSVVDH), présidé par Mme Lalla Aicha.

De son côté, le chargé de mission au ministère de l’Action Sociale, de la famille et de la petite enfance, M.AbdellahiDiakhité a souligné que cette étude vient à point nommé avant de faire part du rôle capital que joue son département dansa la lutte contre l’exploitation des travailleuses domestiques.

Le CRADESC, en collaboration avec les partenaires locaux a organisé jeudi un déjeuner de presse avec les médias.Larencontre visait à partager les résultats du rapport pays et favoriser leur diffusion à travers les médias.

 

Djeinaba Wane

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