Jeu de chaises musicales à la BAD : Ghazouani face à un choix stratégique déterminant!
La course pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), prévue pour mai 2025 à Abidjan, suscite un intérêt grandissant à l’échelle régionale et internationale. Adesina Akinwumi, l’actuel président de la BAD, quittera ses fonctions après deux mandats, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles candidatures pour prendre la tête de cette institution stratégique. Dans ce contexte, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, fait face à une décision complexe avec des implications diplomatiques majeures. Un choix délicat entre deux candidats La candidature d’Ousmane Kane, ancien ministre mauritanien de l’Économie et des Finances et ancien vice-président de cette institution, apparaît comme l’une des plus solides, bénéficiant de soutiens de poids dans plusieurs pays influents comme l’Allemagne et le Japon. Son expérience et ses compétences professionnelles en font un candidat crédible et respecté sur la scène internationale. Pourtant, selon plusieurs informations, Ghazouani pourrait finalement lui préférer Sidi Ould TAH, actuel directeur général de la BADEA, institution basée au Soudan. Sidi Ould TAH semble tirer profit de relations stratégiques, notamment avec le président ivoirien Alassane Ouattara, qui jouerait un rôle clé pour renforcer sa candidature. Cette dynamique soulève des questions sur les motivations de Nouakchott dans ce choix, certains observateurs arguant qu’il ne reposerait pas uniquement sur des considérations rationnelles.
La stratégie de Ghazouani et ses conséquences potentielles
Le choix en faveur de Sidi Ould TAH pourrait être perçu comme une décision motivée davantage par des dynamiques internes ou des alliances diplomatiques que par des considérations économiques pures. Sidi Ould TAH, qui a récemment obtenu un nouveau mandat à la tête de la BADEA, devrait nécessairement quitter ses fonctions pour se concentrer sur sa candidature à la BAD. Cette perspective introduit des incertitudes concernant la stabilité de la BADEA et le coût politique d’un tel mouvement stratégique.
L’ombre d’Amadou Hott dans l’équation
Cette situation ouvre la voie à la candidature d’autres prétendants influents, comme Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie et du Plan. Soutenu par le gouvernement sénégalais et bénéficiant de réseaux internationaux solides, Hott représente une alternative crédible dans le paysage concurrentiel de la BAD. Ce facteur complique encore davantage le positionnement de la Mauritanie, qui doit désormais faire face à une compétition intense dans un contexte où les dynamiques politiques régionales se chevauchent. Une décision à haut risque pour la Mauritanie En privilégiant Sidi Ould TAH, Ghazouani prend un pari stratégique risqué. Ce choix pourrait fragiliser les ambitions mauritaniennes dans la BAD tout en affectant ses relations diplomatiques. Ousmane Kane, avec ses réseaux établis et sa réputation dans les sphères économiques internationales , demeure une candidature solide. Se détourner de cette option pourrait alors être perçu comme une occasion perdue pour Nouakchott de se positionner avec force sur la scène internationale. Le choix de soutenir Sidi Ould TAH, malgré son profil moins attendu, pourrait ouvrir des débats internes sur la gestion de la stratégie politique dans une compétition où chaque mouvement a des répercussions considérables. L’incertitude quant aux motivations de ce soutien, combinée au risque de perdre une opportunité majeure avec Ousmane Kane, illustre un tournant délicat dans la diplomatie régionale. Alors que le processus s’accélère, l’avenir de la candidature mauritanienne reste incertain. Les prochaines étapes détermineront si ce choix stratégique s’avérera judicieux ou s’il risque de compromettre la position de la Mauritanie sur le plan régional et international.