Education

Reforme du Système éducatif mauritanien , le miroir aux alouettes

Depuis sa mise en œuvre , la nouvelle réforme du système éducatif mauritanien suscite de vives polémique et continue de nourrir des controverses dans les rangs  des acteurs.directs ou indirects  du secteur  . En effet, les premières expériences balbitiantes de cette réforme ont été marquées par un manque de stratégies adaptées, entravant du coup  son  application  efficiente. La volonté politique a besoin d’un répondant opérationnel fixée par une loi d’orientation soutenue par des exigences de traçabilité et  motivées par l’obligation de résultats évaluables à court , moyen et long terme. Certes quelques années ne suffisent pas pour juger des  performances  d’une réforme encore immature,  mais il y a des signaux qui ne trompent.

Les nouveaux contenus programmatiques, censés moderniser l’enseignement n’augure pas des prévisions rassurantes . En effet, ils ne fournissent pas les solutions nécessaires pour garantir un enseignement de qualité. Et pour cause!  ils  ne  sont pas en phase avec les  besoins d’un système hybride dominé par des considérations  politiques loin des  évolutions scientifiques mondiales.

La dimension pédagogique  reléguée à l’arrière plan  a  derechef cèdé la  place au  primat idéologique  qui ne répond pas aux acquisitions normatives escomptés..
Par ailleurs, les changements récurrents de responsables institutionnels du département de  l’Éducation et la nomination d’hommes parfois jugés incompétents  sont également pointés du doigt. Cette instabilité au sein du ministère de l’Éducation qui ne va pas de pair avec une ligne de continuité décisionnelle tenant compte des quelques  résultats  positifs  , contribue à la dégradation d’un système éducatif en phase de métastase  critique. Les langues d’enseignement y compris en première l’arabe sont dispensées au rabais par une majorité   d’enseignants dont les limites professionnelles   ne sont   pas à démontrer. L’introduction des langues nationales dans une phase d’expérimentation qui frise l’improvisation,  risque de n’être qu’une nouvelle aventure qui ne volera pas haut. Une réforme bien pensée doit s’affranchir des à priori anachroniques mesurés au compas et à l’équerre et qui de manière éternelle tiendront en bride des réformes vouées au supplice de l’éternel recommencement

Il est urgent que des mesures soient prises pour remédier à ces dysfonctionnements. Une planification efficace et une concertation avec l’ensemble des acteurs de l’éducation sont indispensables pour garantir le succès de toute réforme. Il est également nécessaire de concentrer les  efforts sur la qualité des curucula l et de veiller à ce que les choix pédagogiques soient guidés par les besoins d’un enseignement universel

En somme, pour que la nouvelle réforme du système éducatif mauritanien puisse réellement transformer l’école  mauritanienne , il est impératif que des ajustements significatifs soient apportés. Il en va de l’avenir des jeunes générations  et de la réussite de tout un pays. Car  l’école  est le pilier de tout développement

A la vielle de la reprise des classes la  jeune ministre de l’éducation nationale   ,  semble se lancer dans une offensive en   multipliant  les  mesures parmi lesquelles le retour au cycle trisannuel qui ramène le cycle du secondaire à  3 ans au lieu de 4 ans. Une mesure mal accueillie par l’opinion publique .

Certains professionnels  considèrent que cette mesure risque de surcharger les élèves en leur imposant un parcours scolaire plus intense. D’autres craignent que cela ne compromette le peu de performance de  l’enseignement en réduisant le temps consacré à chaque niveau du cycle secondaire.

Des syndicats d’enseignants grincent  les dents  , estimant que cette décision  risque de désorganiser le système éducatif et d’augmenter la charge de travail des enseignants.

Certains parents d’élèves se montrent également inquiets quant à l’impact sur la réussite scolaire de leurs enfants, redoutant que la pression accrue ne les mette en difficulté.

Face à ces nombreuses critiques, l’autorité  éducative   croit  dur  comme fer que cette décision avait été mûrement réfléchie et qu’elle était convaincue qu’elle permettrait d’améliorer la qualité de l’enseignement en raccourcissant la durée du cycle secondaire mais en augmentation le volume des matières.

Amadou  Diaara

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